Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
La problématique de stationnement continue de malmener les usagers automobiles à Constantine. La situation qui y prévaut depuis plusieurs années à cause du nombre croissant des véhicules s'est davantage accrue après le lancement des grands projets structurants, notamment le tramway et le pont Transrhumel. Une configuration qui aura rétréci les espaces non seulement destinés à la circulation mais aussi des tronçons favorisant des escales temporaires. Néanmoins, c'est au centre-ville que le fardeau pèse sur le panorama global du parcage. La ville détient un nombre record en matière d'espace gardés frauduleusement n'obéissant à aucune règle. Sous les yeux passifs des responsables, des jeunes oisifs font leur loi, autorisant des usagers à stationner ou leur interdisant l'arrêt. C'est l'anarchie totale. Aucune mesure ferme n'est venue assainir cette situation inconfortable asphyxiant les avenues. Constantine est certes connue pour son relief et tissu urbain complexe, mais la régulation des aires de stationnement n'a pas fait son entrée d'une façon «étudiée» en tenant compte de tous les paramètres coexistant se rapportant au volet. Pour certains citoyens, les élus locaux sont tenus responsables pour les maux qui frappent la ville. Le transport, tout ce qui s'y rattache, et les désagréments qui découlent de la mauvaise gestion des deux premiers volets sont une partie du malaise que vivent les Constantinois. Aucune stratégie appréciable n'aura été proposée par les deux assemblées ces cinq dernières années en ce qui concerne la gestion des espaces de stationnement. Il y a eu des promesses de réalisation de plusieurs parkings avec le concours de la municipalité. Mais ce n'est jamais allé plus loin que les discussions perlées de promesses, d'engagements et de projets des plénières. L'ouverture, l'année dernière, du parking à étages du côté de la gare ferroviaire n'a pas apaisé la tension. De fait, au terme de 11 années de travaux, ce méga projet qui aura coûté plusieurs milliards et nécessité des réévaluations, devait alléger la souffrance des usagers automobiles, des résidants et de la population limitrophe. Mais la majorité des citoyens le boude, car son emplacement est jugé trop excentré. Il est trop éloigné et ne résout aucunement le problème de la mobilité, estiment les Constantinois. «Franchement, c'est illogique de garer sa bagnole à Sidi Rached, et chercher un taxi pour se rendre au centre-ville», dira un usager. Remarque que feront tous les conducteurs que nous avons abordés. Et l'on se rappelle, à cet effet les propos tenus par un responsable qui, assailli par des journalistes locaux sur l'approbation du projet à cet endroit, lâchera : «On ne peut pas faire machine arrière.» C'est implicitement reconnaître l'erreur et l'incapacité des responsables de la corriger. Tout le monde à Constantine, c'est-à-dire élus et responsables, savaient que le choix initial du site du parking à étages est peu probant de par sa position, mais on a persisté dans l'erreur, on a déboursé et construit un parking inutile. Sans contester ses aires de stationnement qui peuvent contenir 536 véhicules, le parking de Sidi Rached ne parvient pas à remplir ses étages, même aux horaires les plus «denses» du trafic.Cette situation est évidemment plus que préjudiciable pour le gérant de ce parking qui, finalement, tourne au minimum de ses capacités. Géré par un opérateur privé pour une durée de trois ans, le parking de Sidi Rached n'a pas vraiment atténué le calvaire des Constantinois. A l'exception de quelques automobilistes des wilayas limitrophes qui ne connaissent pas bien les rues et ruelles de Constantine et préfèrent donc se fier à un taxi, les résidants ne sollicitent aucunement cet espace. Et ce n'est pas le prix du stationnement appliqué qui décourage les clients, mais l'éloignement des administrations et autres institutions qui poussent les personnes à préférer la longue quête d'une place libre dans une des rues du centre-ville, quitte à se faire racketter par ces jeunes «parkingueurs» qui ont transformé tous les espaces susceptibles d'accueillir une voiture en parking sauvage. Ils préfèrent donner de l'argent à ces jeunes et avoir la capacité de se déplacer plus aisément qu'aux taxis qui coûteront plus cher.La capitale de l'Est s'est dotée d'un grand parking à la mesure de son flux automobile, mais sans aménager et adapter son environnement pour le rendre exploitable de manière optimale. Ainsi, le défi aujourd'hui est de rendre cet espace de stationnement accessible. Evidemment, cette adaptation dépend d'autres donnes dont la fluidité de la circulation sur l'axe de Sidi Rached qui est complètement plombée par les nombreux poids lourds empruntant cette voie. La solution est dans l'ouverture du tronçon de l'autoroute Est-Ouest sur les hauteurs de Djebel Ouahch.