Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Le centre-ville de Constantine suffoque ! Plus de 60 000 automobiles y circulent chaque jour dont 5 000 taxis. En parallèle, les usagers se débrouillent pour se procurer une place dans le transport individuel ou en commun, car ce dernier ne dispose pas d'arrêts spécifiques. La tension atteint son paroxysme aux heures de pointe et affecte surtout les résidents des cités excentrées et dont les stations les desservant ont été purement et simplement «délocalisées» en raison des travaux de tramway et de construction des hôtels Ibis et Novotel. Les habitants de Sidi Mabrouk et ses environs ainsi que ceux de la cité Boussouf souffrent le martyre pour rejoindre leur domicile. Les citoyens en sont arrivés à profiter d'un bouchon pour prendre au vol un taxi en vadrouille ou solliciter un clandestin. Sans stations de taxis clairement délimitées dans l'espace, le chef-lieu devient un grand parking anarchique pour les quatre roues. La création de stations de taxis au cœur de la ville est plus qu'indispensable.La commission de transport s'active ces derniers jours pour boucler le nouveau plan de circulation toujours en perpétuelle «rectification» dans une ville asphyxiée ! Ainsi la commune et la daïra de Constantine, avec évidemment le concours de la Sûreté nationale, passent-elles en revue les bonnes choses à retenir et les mauvaises à écarter dans cette énième proposition, après l'échec des précédentes dès lors que les rues et ruelles sont toujours encombrées de voitures. Cette situation a vu le jour à Constantine consécutivement aux chantiers qui y sont engagés, notamment le tramway et la construction des hôtels de la chaîne Accor. Ce qui a généré des transferts, des déviations et des détours que ce soit pour les stations de bus et de taxis ou pour les itinéraires empruntés par les autres automobilistes. «Jeudi, la capitale de l'Est verra selon toute vraisemblance son nouveau plan adopté», affirme le directeur des transports, M. Jouini, qui nous fera part en outre de la perspective qui y est intégrée, à savoir le recours à la mise en activité de quelques stations de taxis «en veilleuse» en raison des motifs susmentionnés. La commune, qui estime avoir une bonne connaissance des aires de stationnement, entend s'imposer. «Pour notre part, nous disposons de programmes à court et à long terme pour apporter des solutions percutantes quant à la problématique des stations de taxis notamment. Pour ce faire, un travail en amont devrait être coordonné, sinon le phénomène persistera», explique un responsable de la commune impliqué dans ce projet. A Constantine, les chauffeurs de taxis gagnent leurs journées en jouant au chat et la souris avec le service d'ordre. Les principales artères qui sont bouclées avec des sens interdits et des interdictions de stationner leur rendent la tâche ardue. Ainsi, le moindre arrêt pour embarquer un usager devient un véritable risque ! Au moindre ralentissement le coup de sifflet retentit de loin, avec les conséquences qu'on connaît : retrait du permis de conduire ou procès …Les résidants les plus lésés ces deniers mois sont ceux habitant la banlieue : Sidi Mabrouk, El Guemass, Daksi… En somme, sept lignes sont à pourvoir depuis le centre-ville. Une première carte vise l'implantation d'une station jouxtant l'université populaire et la direction de l'UGTA, apprend-on du côté de l'APC. Il est aussi question de dégager des couloirs au niveau de l'institut Meriem Bouattoura pour aérer le tronçon menant vers l'hôpital. On y prévoit cinq taxis qui circuleraient en boucle. Sauf que pour rendre ce prochain, planning efficace, les responsables compétents auprès de la commune estiment qu'il est nécessaire d'établir un règlement plus rigoureux, auquel s'associeraient les chauffeurs de taxis. «Dégager des espaces destinés au stationnement ne suffit pas à lui seul pour désengorger les artères. Une ligne de conduite devrait y contribuer afin d'exploiter les stations à leur maximum», a-t-on indiqué. Selon les dernières statistiques livrées par la direction des transports, prés de 33% de la voie publique est exploitée par des voitures de tout bord. Les regards sont portés sur le parking à étage qui est appelé à jouer au régulateur du centre-ville qui constitue l'embarras actuel de la circulation à Constantine. Là aussi les services compétents sont interpellés pour asseoir une gestion radicale de cet espace à étages afin de débarrasser la ville de l'anarchie qui rend son tissu urbain «inesthétique».Dans le même registre, les acteurs du transport envisagent la récupération du parc Bardo pour le stationnement des bus et taxis. Seulement l'endroit ne s'y prête pas. Pour s'en convaincre, l'expérience de la délocalisation de la station de bus à Khemisti n'a pas apporté les résultats escomptés, car excentrée. Le futur plan de circulation qui sera adopté incessamment renseignera davantage sur le futur look des artères constantinoises.