Maladie auto-immune chronique, dont la gravité et l'évolution sont très variables, la sclérose en plaques touche plus de 8 000 personnes en Algérie, qui se plaignent souvent de ruptures des médicaments et de l'insuffisance de services spécialisés. Les associations de malades atteints de sclérose en plaques ont lancé un cri d'alarme, jeudi dernier, lors d'une rencontre scientifique sur cette pathologie, organisée à l'hôpital Mustapha Pacha. Ils ont plaidé à la création de services spécialisés dans la prise en charge de ces malades. Intervenant à ce sujet, le représentant de l'Association des malades atteints de sclérose en plaques de Sétif, Bilal Djiara, a appelé à la nécessité d'aménager des services spécialisés. Il a également déploré le fait que «l'hôpital prend en charge le coût des médicaments, mais pas celui des analyses et autres examen nécessaires et onéreux, comme celui l'IRM qui reste hors de portée du malade au niveau de la wilaya de Sétif». Décrivant le calvaire des malades dans cette wilaya, il a indiqué que «hôpital de Sétif peine à prendre en charge les 400 malades atteints de sclérose en plaques et qui souffrent de complications dues à l'éloignement des rendez-vous». La présidente de l'Association des malades atteints de sclérose en plaques de Sidi Bel Abbès fait, elle aussi, part du désarroi des 200 patients que compte la wilaya qui souffrent eux aussi «des coûts élevés des analyses et examens médicaux». Les malades endurent depuis quelques années les pénuries cycliques de traitement qui mettent leur vie en danger et font face à de nombreuses lacunes en matière de prise en charge. Il est bon de rappeler que la sclérose en plaques qui débute typiquement entre 20 et 40 ans est une maladie qui touche le système nerveux central, en particulier le cerveau, les nerfs optiques et la moelle épinière. Elle altère la transmission des influx nerveux et peut se manifester par des symptômes très variables, (engourdissement d'un membre, troubles de la vision, sensations de décharge électrique dans un membre ou dans le dos, troubles des mouvements…).Le plus souvent, la sclérose en plaques évolue par poussées, au cours desquelles les symptômes réapparaissent ou de nouveaux symptômes surviennent. C'est ainsi qu'au bout de quelques années, les poussées laissent des séquelles qui peuvent devenir très invalidantes. La maladie peut de ce fait affecter de nombreuses fonctions, telles que le contrôle des mouvements, la perception sensorielle, la mémoire ou encore la parole.La sclérose en plaques n'ayant pas de cause identifiée, aucune prévention de cette maladie n'est possible. Bien que la sclérose en plaques soit considérée comme une maladie incurable, les traitements actuels permettent d'atténuer ses symptômes et de ralentir l'évolution de la maladie. Toutefois, estiment les spécialistes, «plus le traitement est commencé tôt, plus les chances de réduire le nombre de poussées sont élevées».