Photo :Sahel De notre correspondant à Tizi Ouzou Kamel Amghar
La préparation de la saison estivale – comme chaque année d'ailleurs – cumule du retard à Béjaïa. En l'absence d'une action préalablement concertée et impliquant tous les partenaires concernés, le lancement des travaux de nettoyage des plages s'est fait dans la précipitation et l'improvisation. Même si les excursionnistes et les pique-niqueurs commencent déjà à affluer sur le littoral, les lieux ne sont pas encore suffisamment apprêtés pour recevoir correctement du monde. Des déchets divers et des herbes folles couvrent, par endroits, les sables dorés et les galets. Pis, des rejets d'eaux usées et des dépotoirs d'immondices défigurent certaines plages comme, c'est toujours le cas à Aokas. Invoquant le manque de moyens, les communes côtières n'arrivent plus à s'acquitter convenablement de cette tâche fondamentale et la wilaya tarde à débloquer un budget spécial à cet effet. Afin de sauver la face d'une région qui se prévaut justement de sa vocation touristique, le mouvement associatif s'implique fortement et met les bouchées doubles pour colmater la brèche. Plusieurs actions de volontariat, soutenues par les APC concernées et la Direction de la jeunesse et des sports, ont été organisées çà et là. Des tonnes d'ordures et de gravats ont été extraites de la mer et déversées – faute de mieux – dans les forêts et les oueds environnants. L'absence de sites d'enfouissement des déchets et de décharges publiques gardées se fait sentir de manière pressante. L'action des associatifs a ainsi touché plusieurs municipalités dont Melbou, Souk El Tenine, Aokas, Tichy et Beni Ksila. Des initiatives similairessont programmées dans les quatre communes côtières restantes, à savoir Béjaïa, Boukhelifa, Tala Hamza et Toudja. L'initiative consiste à offrir un appui matériel aux associations locales qui organisent des volontariats et des communications sur l'hygiène et la propreté du littoral. Ce programme ambitionne de mobiliser quelque 5 000 participants pour enlever les détritus et instruire les présents sur l'importance d'une bonne hygiène des lieux de camping et de baignade. L'idée est bonne dans la mesure où elle contribue fortement à la sensibilisation du grand public, mais d'autres parties, mieux outillées et plus qualifiées (wilaya, communes, opérateurs touristiques…), doivent impérativement se mêler afin de parachever ces préparatifs. Pour la saison qui commence, la direction du tourisme a retenu 34 plages à la baignade. Cinq plages ont été concédées à des complexes touristiques balnéaires auxquels elles sont attenantes. Concernant le badigeonnage et l'embellissement des villes et des centres urbains, tout reste à faire. A deux jours seulement de l'ouverture officielle de la saison estivale, tous les chefs-lieux sont franchement sales. Les affiches de la campagne électorale tapissent encore les murs et les abribus. Des travaux conséquents sont nécessaires pour redonner fière allure à des villes sauvagement amochées par l'affichage, massif et anarchique, des candidats aux législatives du 10 mai dernier. L'afflux des vacanciers commence généralement à partir de la mi-juin, les autorités ont, donc, 15 jours pour blanchir la façade. Le délai est relativement court. En principe, elles n'ont aucune minute à gaspiller pour ne pas perdre la face devant des millions d'estivants qui choisissent annuellement les côtes de Béjaïa.