Photo : Sahel De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad
Les préparatifs de la saison estivale par les autorités locales de la wilaya de Tizi Ouzou qui compte huit plages autorisées à la baignade dans les quatre communes côtières, à savoir, Tigzirt (3), Iflissen (1), Azeffoun (2) et Aït Chaffa (2) sont très limitées et ne bénéficient pas pour le moment d'un intérêt particulier de la part des administrations concernées, marquant ainsi encore une autre saison le peu de motivation pour une saison considérée comme essentielle pour l'économie locale et l'inefficience des actions entreprises dans le secteur du Tourisme en Kabylie. Alors que les estivants commencent depuis une quinzaine de jours à affluer par milliers sur la côte kabyle, notamment les villes balnéaires d'Azeffoun et Tigzirt, les conditions d'accueil de ces plages et dans les villes côtières laissent à désirer. On ne parle plus de commodités mais d'un seuil minimum touristique ! Sans parler des trois attentats terroristes en autant de jours qui ont eu lieu la semaine dernière contre la Marine nationale à Azeffoun, pour rappeler une coïncidence parfaite de saper l'envie de se prélasser dans la région de Kabylie.En effet, ce n'est que depuis quelques jours seulement que des actions, initiées par les maires et les élus locaux d'Azeffoun et de Tigzirt, sont menées pour donner une image acceptable aux touristes. Auparavant, les concernés étaient pris par les préparatifs des élections législatives du 10 mai dernier et n'avaient pas pour mission principale de s'occuper comme il se doit des conditions de détente et de sécurité des estivants. Ajouter à cela les grèves répétées des agents communaux dont le rôle dans les préparatifs de la saison estivale est quasiment essentiel. Dans la commune d'Azeffoun, à 65 km au nord-est de Tizi Ouzou qui abrite des plages très prisées par la population locale, ce n'est que récemment que la collecte des déchets ménagers dans les villages a commencé grâce à l'APC qui a dégagé une enveloppe de 1,5 million de dinars alors qu'à un niveau plus supérieur de l'administration, on semble attendre le jour J (ouverture officielle de la saison estivale) pour, peut-être, se manifester par des actions médiatiques. «Pour l'instant, les préparatifs se font au ralenti parce qu'à l'exception des moyens de la mairie, nous n'avons reçu aucune aide pour la saison estivale», a affirmé la semaine dernière le maire d'Azeffoun. Plusieurs dizaines de jeunes appuyés par les faibles moyens de la commune côtière de Tigzirt, 35 kilomètres à l'Est de Tizi Ouzou, nettoient ces jours-ci les plages Tasalast, La Grande plage et celle de Féraoun. Trois équipes du programme «Blanche Algérie» sont à pied d'œuvre et procèdent au désherbage et au chaulage des principales rues de la ville de Tigzirt dont l'APC a déjà entamé un programme de désinsectisation des espaces publics et a dégagé une enveloppe de 840 millions de centimes pour l'acquisition de bacs à ordures. D'autre part, les élus des deux communes d'Azeffoun et Tigzirt font part de leurs craintes de voir les pénuries d'eau s'installer dès le lancement de la saison estivale. Des pénuries qui perdurent même pendant les autres saisons malgré les promesses d'être raccordées au barrage de Taksebt. Pour Tigzirt, le projet d'alimentation en eau potable de la ville à partir du barrage de Taksebt est prévu pour le mois de juillet prochain, mais ce énième engagement risque de contrarier les autorités locales et surtout les estivants s'il n'est pas concrétisé à temps. Le seul point positif pour la saison estivale en cours est la réouverture de la RN 24, de Dellys (wilaya de Boumerdès) à Tizi Ouzou. La disponibilité de l'eau potable pose aussi problème à Azeffoun dont les robinets sont souvent à sec en pareille période sensible. Il est utile de rappeler, par ailleurs, que la quantité et la qualité des infrastructures hôtelières dans la wilaya de Tizi Ouzou demeure la même depuis des décennies et que les quelques endroits d'hébergement et de restauration plus ou moins adéquats sont le fruit d'investissements privés qui ont résisté à la vague de délocalisation pour raison de sécurité, de blocages et de contraintes administratives.