Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), M. Farouk Ksentini, a réitéré dimanche son appel à une solution rapide au problème du recours "excessif" à la détention préventive qui touche "pas moins de 30%" de la population globale carcérale en Algérie. "Il faut apporter une solution et le plus rapidement possible à cette pratique abusive qui est devenue depuis longtemps la règle absolue", a souligné M. Ksentini lors de l'émission ''L'invité de la Rédaction" de la chaîne III de la Radio nationale, dans laquelle il a évoqué le rapport de son institution sur la situation des droits de l'homme en Algérie pour l'année 2011, remis récemment au président de la République. M. Ksentini a réaffirmé l'existence d'un "abus systématiquement appliqué" en matière de détention préventive, même quand il s'agit d'affaires mineures "ce qui va, a-t-il dit, quasiment contre la loi et la morale", ajoutant que son instance ne dispose pas de statistiques à cet égard vu qu'elles sont au niveau du ministère "qui ne les communique pas". Le président de la CNCPPDH a estimé, en outre, que le taux de 10%, sur 56.000 détenus, avancé par la justice, est "totalement inexacte" sachant que sur le plan légal, est considéré comme détenu préventivement toute personne qui n'est pas définitivement jugée, a-t-il expliqué.