Dans une conjoncture marquée par une série d'intempéries et d'inondations, le débat sur le changement climatique, son impact sur la vie des citoyens ainsi qu'un plan de lutte sont une nécessité. Intervenant à l'ouverture de la rencontre, le ministre des Transports, M. Tou, a soutenu l'importance du rendez-vous en déclarant la nécessité de vulgariser l'information sur les phénomènes climatiques. «Ce que certaines régions du pays ont vécu récemment comme inondations et précipitations suite à des perturbations climatiques nous incite à nous interroger sur leur origine et leur rapport avec la météorologie», a-t-il dit. Le ministre des Transports a relevé par la suite que le moment «est propice pour étudier les impacts de ces perturbations climatiques, savoir s'il s'agit de phénomènes ordinaires ou exceptionnels et éclaircir leur relation avec les changements climatiques que la planète est en train de connaître». Dans une communication intitulée «ce qui se passe et ce à quoi nous pouvons nous attendre», M. Bouchref prévoit une diminution des pluies pendant l'hiver à l'horizon 2020. Mais pour éviter de vivre d'autres situations catastrophiques, l'orateur estime qu'il faut bannir l'urbanisation des zones inondables. Pour sa part, M. Senoussi Mohamed a divisé son exposé «Risques climatiques et enjeux en Algérie» en trois chapitres : la question du changement climatique, le contexte de l'Algérie et le chemin d'une stratégie. Maîtrisant très bien la question, M. Senoussi fera remarquer que le changement climatique n'est pas une question scientifique «nouvelle». Et de préciser que ce qui est nouveau, c'est plutôt la rapidité du réchauffement climatique. Concernant le futur climatique de l'Algérie, M. Senoussi annonce une réduction des taux de pluie vers la fin du siècle. Quelle stratégie à adopter pour maîtriser le phénomène ? Le conférencier préconise l'intégration de toutes les causes et d'opter pour des politiques sectorielles. Senoussi souligne que la problématique des risques climatiques ne saurait être suffisamment cernée sans tenir compte des autres phénomènes environnementaux tels que les pollutions, la désertification, la biodiversité, les ressources en eau… De son côté, le directeur général de l'Office national de météorologie (ONM), M. Ferhat Ounar, affirme que la priorité est d'améliorer la prévision du temps. Pour ce faire, le responsable de l'ONM a indiqué qu'un radar météorologique a été installé à Dar El Beïda. Neuf autres radars automatiques sont aussi mis en place à Alger afin de réduire la vulnérabilité des zones urbaines face aux catastrophes naturelles. L'expérience touchera tout le territoire national dès qu'elle donnera les résultats attendus. Mais, fondamentalement, M. Ounar ne voit pas une autre parade que celle consistant à mettre en place des systèmes d'alerte précoces. A ce niveau, «il revient aux pouvoirs publics de mettre les moyens de fonctionnement de tels systèmes», estime-t-il. Et d'annoncer qu'un plan 2009-2013, consistant en la poursuite de l'automatisation du réseau de prévisions, en le développement du réseau des radars de précipitations et en l'étude et la mise en place d'un réseau de détection foudre, est en cours d'élaboration. A. Y.