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Les 22 détenus politiques sahraouis de Salé en grève de la faim de 48 heures Ils revendiquent à nouveau l'amélioration de leur condition de détention au Maroc
Synthèse de Ghada Hamrouche Les 22 prisonniers politiques sahraouis détenus à la «prison locale 2» de Salé, près de Rabat au Maroc, depuis le démantèlement par les forces marocaines du camp de Gdaim Izik au Sahara Occidental, le 8 novembre 2010, observent, depuis vendredi dernier, une grève de la faim de 48 heures à l'appui de leurs revendications, a appris hier l'Agence de presse algérienne APS auprès de proches de leurs familles. Surnommé «Groupe Gdaim izik», les détenus sahraouis, militants des droits de l'Homme, «ont déclenché cette action notamment pour exiger leur libération sans conditions ou la fixation de la date de leur procès devant un tribunal civil et pour protester contre le comportement de la direction pénitentiaire à leur égard et la dégradation de leur état de santé», a précisé un membre du comité des familles des prisonniers sahraouis. Il a ajouté que cette action était «préventive» dans l'objectif d'attirer l'attention de la communauté internationale sur la violation de leurs droits et sur les conditions de leur incarcération, estimant que la possibilité d'entamer une «grève de la faim illimitée» restait toujours de mise. Ces détenus, tous militants des droits de l'Homme, avaient été arrêtés près d'Al-Ayoun avant leur transfert à la prison locale 2 de Salé, près de la capitale marocaine. Depuis leur incarcération, ils ont observé plusieurs grèves de la faim pour alerter l'opinion publique et revendiquer l'amélioration de leurs conditions de détention ainsi que la tenue d'un procès juste et équitable devant un tribunal civil ou leur libération inconditionnelle. Ils avaient également lancé «un appel aux puissances internationales qui défendent les droits humains et la justice» afin de «faire pression sur l'Etat marocain pour libérer tous les prisonniers politiques». Des membres de leurs familles avaient, pour leur part, observé de nombreux sit-in à Rabat pour attirer l'attention sur leurs conditions d'incarcération. L'Association marocaine des droits humains (Amdh) avait lancé, en mai dernier, un appel à une intervention rapide pour leur libération, rappelle-t-on. «Compte tenu d'une série de violations et d'abus qui affectent les droits des prisonniers, le bureau central de l'Amdh avait appelé à une intervention rapide pour leur libération et au respect des règles de droit», avait écrit l'ONG marocaine dans une lettre adressée au ministre de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid. L'Amdh avait souligné que la demande de libération intervenait après avoir constaté que les prisonniers avaient passé plus d'un an et quatre mois de prison préventive sans procès, et ce, en violation du paragraphe 3 de l'article 9 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Le paragraphe en question stipule que «tout individu arrêté ou détenu du chef d'une infraction pénale sera traduit dans le plus courts délais devant un juge ou une autre autorité habilitée par la loi à exercer des fonctions judiciaires, et devra être jugé dans un délai raisonnable ou libéré», a noté l'Amdh. L'organisation a également indiqué que la demande de libération intervenait après avoir constaté la fin de l'enquête, le transfert du dossier à une cour et la suspension indéfiniment de l'affaire, en violation des procédures et des règles et l'esprit de la constitution marocaine qui stipule le respect des droits de l'Homme et du droit international humanitaire.