[image] Photo : S. Zoheir Synthèse de Badiâa Amarni Les deux secteurs, publics et privés, ont connu une hausse de leur activité industrielle au quatrième trimestre de l'année dernière après une baisse relevée le trimestre d'avant. C'est là le résultat d'une enquête d'opinion réalisée par l'Office national des statistiques (ONS), auprès des chefs d'entreprises, qui relève que plus de 66% des entreprises publiques et près de 57% de celles du privé ont utilisé leurs capacités de production à 75%.Effectuée sur un échantillon de 740 entreprises, dont 340 publiques et 400 privées, l'enquête fait également état d'une reprise de l'activité industrielle au 1er trimestre 2012. Tandis que les industriels du secteur public s'attendent à des hausses de l'activité, de la demande en produits fabriqués, des prix de vente ainsi que des effectifs dans les mois prochains, ceux du secteur privé s'attendent, par contre, à une baisse de la production et des effectifs. Les patrons des deux secteurs prévoient une «meilleure perspective de leurs trésoreries». Des difficultés sont également recensées auprès de ces industriels. Il s'agit d'abord de la faiblesse d'approvisionnement en matières premières, inférieure aux besoins exprimés, selon près de 40% des industriels publics enquêtés, et plus de 11% des patrons privés. Ce qui a entraîné des ruptures de stocks pour plus de 13% du potentiel de production du secteur public, et 6% pour le privé. Résultante également de cela, des arrêts de travail inferieurs à 10 jours pour plus de 95% des entreprises du secteur public concernées, et inférieurs à 29 jours pour plus de 96% de celles du privé. Toujours au chapitre des contraintes rencontrées, les pannes d'électricité, pour près de 23% du potentiel de production du secteur public et près de 63% du privé, ont occasionné des arrêts de travail inférieurs à 12 jours pour la majorité des entreprises. Par ailleurs, et en dépit de la tendance haussière des prix de vente, une forte demande en produits fabriqués a été enregistrée au 4e trimestre 2011 au niveau des entreprises publiques, contrairement à celles du secteur privé. Les commandes ont toutes été satisfaites selon près de 70% des chefs d'entreprises publiques et près de 93% du secteur privé. Mais près de 78% des industriels publics et 57% de ceux du secteur privé ont fait état de stocks de produits fabriqués, situation jugée normale pour la majorité. Pour ce qui est des effectifs, l'enquête souligne que «ces derniers poursuivent leur chute à cause des départs volontaires et à la retraite non remplacés», selon les représentants du secteur public. Ceci étant, les patrons évoquent le niveau de qualification insuffisant, et les difficultés à embaucher du personnel d'encadrement, de maîtrise et d'exécution. Concernant la trésorerie des entreprises, celle-ci est jugée mauvaise par près de 39% des gestionnaires du secteur public, et reste, à l'opposé, bonne pour plus de 28% de ceux du privé. Mais l'enquête de l'ONS avertit que «l'allongement des délais de recouvrement des créances, les charges élevées, le remboursement des emprunts, le ralentissement de la demande et la rigidité des prix continuent d'influer sur la situation de la trésorerie des entreprises». Le recours à des crédits bancaires a concerné près de 22% du potentiel de production du secteur public et près de 58% de celui du privé, tandis que plus de 41% des chefs d'entreprises du public et plus de 5% de ceux du privé parlent de difficultés à les contracter.