L'Alliance de l'Algérie verte (AAV), tiendra, aujourd'hui, une rencontre au sommet qui regroupera les dirigeants des trois partis, à savoir Bouguerra Soltani (MSP), Fateh Rebiai (Ennahdha) et Hamlaoui Akouchi (El Islah). Deux points figurent à l'ordre du jour de cette rencontre : l'examen de la situation politique actuelle et l'étude de mécanismes plus efficaces de promotion des activités de cette coalition. La question de l'élargissement de la coalition à de nouveaux membres, comme le laissent entendre des sources proches des milieux islamistes, sera probablement discutée lors de cette rencontre. Même si, au demeurant, les informations en provenance des deux formations les mieux indiquées pour en faire partie, indiquent qu'elles ne semblent pas empressées pour le faire. Les deux formations en question, qui sont le produit de la division des rangs islamistes, préfèrent s'allier entre elles plutôt qu'avec leurs frères ennemis. Comme c'est le cas pour Djaballah, qui ne pourrait jamais s'allier à Hamlaoui Akouchi, l'un des auteurs de la fronde qui l'a éjecté d'El Islah, ou alors, Menasra qui est également issu de la scission du MSP. Hamlaoui Akouchi, a-t-il vendu la peau de l'ours avant de l'avoir tué ? En annonçant précipitamment l'arrivée dans le groupe des deux formations susmentionnées, voulait-il leur forcer la main, bien que, convenons en, la conjoncture s'y prête à merveille, en ce sens qu'elles partagent la même déception des législatives ? Mais, le FC de Menasra et le FJD de Djaballah, ne l'entendent pas de cette oreille. Ces deux partis islamistes ont plutôt la tête tournée vers l'APN, où ils ont formulé la demande solennelle de se fondre en un même groupe parlementaire. Quoiqu'il en soit, les dirigeants de la coalition verte vont devoir entrer, à l'issue de cette réunion, dans une nouvelle phase d'organisation interne en vue de mieux appréhender les prochaines élections locales devant se tenir en automne prochain. L'Alliance de l'Algérie verte, qui ambitionne de jouer les premiers rôles lors de cette échéance, compte ainsi effacer les séquelles de la débâcle du 10 mai dernier en réalisant un bon score aux élections communales. «Toute notre attention se porte actuellement sur les prochaines échéances électorales qui constituent pour l'Alliance une autre étape décisive dans notre quête de première force d'opposition dans le pays», a annoncé récemment le SG du mouvement Ennahdha, lors d'un rassemblement à Beni Slimane, en présence de militants et sympathisants du mouvement. Pour autant la coalition islamiste «va mettre tout son poids» pour «rafler» le plus grand nombre de communes possible. La finalité étant de tenter de retrouver non seulement sa place dans l'échiquier politique, mais aussi de rétablir la confiance avec les bases respectives, ébranlée suite aux dernières élections et, également, à une série de mesures peu ou prou acceptées par le militant de base du parti, du MSP s'entend. À commencer par le retrait de l'Alliance présidentielle, suivi de celle du boycotte des travaux de la nouvelle Assemblée, tout en y ayant maintenu leurs députés, et le refus de participer au gouvernement. Lesquelles décisions, bien que prises par la plus haute instance du parti, en l'occurrence le conseil consultatif (Majliss Echoura), ont eu pour conséquences, entre autres, d'avoir élargi le fossé qui sépare les deux ailes qui s'affrontent au sein du MSP, tel que rapporté par les médias. Il est clair aussi que le projet de renforcement de la coalition islamiste, participe d'une tentative de peser en tant que partenaire des pouvoirs publics, en vue de «défendre les voix» de ses composantes et d'arracher le maximum de garanties au sujet de la régularité du prochain scrutin. «Chat échaudé craint l'eau froide», semble être la devise des partis islamistes, qui ont mis en doute l'honnêteté et la transparence des élections écoulées, où ils ont obtenu moins de 60 sièges, les trois partis réunis, en attribuant cette déconvenue à la fraude. Il ne faut pas perdre de vue que le projet d'alliance qui se dessine à l'horizon, peut s'avérer en lui-même une finalité pour les partis d'obédience islamiste, qui caressent depuis bien longtemps le rêve de se rassembler autour de la même bannière. A. R.