[image] Par Rabah Iguer Le retrait de confiance du Maroc à l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, M. Christopher Ross, vise à l'empêcher de visiter les régions sahraouies occupées, a estimé M. Mohamed Kheddad, membre du secrétariat national du Front Polisario et coordinateur avec la Minurso. Lors d'une rencontre avec les secrétaires mouhafedhs du Front Polisario, lundi à Dakhla, M. Kheddad a précisé que la décision marocaine unilatérale de retrait de confiance à Christopher Ross «reflète l'agitation du régime de Rabat et met à nu ses desseins devant la communauté internationale», selon l'Agence de presse sahraouie SPS, reprise par l'APS. «Il s'agit là d'un témoignage de l'ennemi qui confirme la grande influence de l'intifadha de l'indépendance», a souligné M. Kheddad. S'agissant du travail de la Minurso, il a souligné que le dernier rapport de Ban Ki-moon est un revers pour la politique marocaine, dans le sens où il condamne la violation par le régime de Rabat du travail de la Minurso et revendique des sources indépendantes pour rapporter des informations sur la réalité de ce qui se passe dans les territoires occupés et la dynamisation du rôle de la Minurso. «Pour la première fois depuis 20 ans l'ONU critique les violations marocaines qui entravent le travail de la Minurso ce qui constitue un nouveau tournant», a-t-il ajouté, précisant que «le Front Polisario a réussi à embarrasser le Maroc devant la communauté internationale, ce qui s'est traduit par son refus des négociations à plusieurs reprises». La position de l'Espagne vis-à-vis de la cause sahraouie a connu «un changement tangible» dans le bon sens, depuis l'accession du parti populaire PP au pouvoir, a affirmé, à ce propos, le même responsable. M. Kheddad a salué, par ailleurs, la position de la Grande-Bretagne concernant le conflit au Sahara occidental. «La Grande-Bretagne a adopté une position avancée concernant le soutien des droits de l'Homme et du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination», a-t-il indiqué avant de faire savoir qu'il «n'attendait aucun changement concret» dans la position française. Pour ce qui est des positions de la Russie et des Etats-Unis, le responsable sahraoui a indiqué qu'«elles étaient en harmonie avec l'approche de l'ONU». Toujours dans l'actualité inhérente à ce dossier, notons que l'Ordre des avocats de New York a confirmé «l'illégalité de tout plan excluant l'option d'indépendance dans l'exercice du droit à l'autodétermination des Sahraouis» et a soutenu que «la limitation du choix au plan marocain d'autonomie seul n'est pas conforme au droit international». Ce sont les conclusions auxquelles a abouti l'Ordre des avocats de New York, dans une étude publiée lundi et intitulée «les questions juridiques liées au conflit du Sahara occidental». Dans son rapport de 107 pages, dont une copie a été transmise à l'APS, le barreau de New York retrace minutieusement la genèse du dossier du Sahara occidental depuis sa colonisation successivement par l'Espagne et le Maroc, le processus engagé par l'ONU pour le traitement du conflit entre le Front Polisario et le Maroc, et l'aspect juridique de la question sahraouie en vertu des principes du droit international qui constitue la plus grande partie consacrée par cette étude. À ce propos, l'Ordre new-yorkais des avocats précise avoir mené cette étude «afin de donner aux décideurs politiques américains quelques conseils sur cette question lors de l'élaboration de leur politique à l'égard de ce différend» entre le Front Polisario et le Maroc.