[image] Par Smaïl Boughazi L'oued El Harrach qui symbolisait, depuis des années, la pollution et la dégradation de l'environnement à Alger est en passe de redorer son blason d'antan et de redevenir un lieu de propreté, de repos et de loisirs. Après les multiples solutions conjoncturelles menées pour au moins anéantir les odeurs nauséabondes qui s'en dégageaient, offrant aux visiteurs de la capitale un accueil désagréable, mais aussi un paysage pollué aux habitants des quartiers environnants, cette région va devenir à l'orée de 2015 «le nouveau centre de gravité de la capitale». En fait, le gouvernement a décidé de mettre le paquet pour dépolluer cet oued et lui offrir une nouvelle image. Le projet qui sera réalisé par un groupement d'entreprises algéro-coréen comprenant Cosider et Daewoo Constructions coutera à l'Etat quelque 37 milliards de dinars. Il sera livré au plus tard en décembre 2015. Quant aux travaux, il consistent en un recalibrage et reprofilage de l'oued sur 18 km, l'abaissement de son lit sur 5 Km, la réalisation de 3 jardins filtrants, la mise en place d'un système de contrôle et de surveillance de la qualité de l'eau et la mise en place d'un système de prévision et d'alerte des crues. Une fois les origines et sources de pollution supprimées, ces lieux recevront par la suite plusieurs structures de loisirs outre des aires de jeux. Ainsi, il est prévu de réaliser dans les lieux environnants 6 terrains de football, 6 terrains de handball, et 4 terrains de basketball. 2 piscines en plein air, 3 ponts piétonniers en acier et 15 autres en béton armé sont également au programme.Cependant, cette dépollution ne se fera pas sans la suppression des sources des eaux usées déversées dans l'oued. Pour cela, un autre grand projet viendra accompagner ces travaux. Il s'agira de la réalisation de la deuxième tranche de la station d'épuration de Baraki dont les travaux ont été entamés en avril dernier. C'est un projet qui vise à augmenter la capacité de la station pour passer de 900 000 (Equivalents/ Habitants) E/H à 1,8 millions E/H. «C'est un projet qui fera que cette station devienne l'une des plus grandes du monde», assure Sellal qui a expliqué que l'un des objectifs de la station est de traiter les eaux usées de la capitale et d'alimenter en même temps l'oued durant les périodes de chaleur pour maintenir son flux.Bien que ce soit une urgence du fait des dégâts occasionnés à l'environnement de la capitale, ce projet rentre cependant dans une perspective globale qui consiste en un plan stratégique dont la réalisation a déjà commencé à Alger. Objectif : faire d'Alger une capitale vivante, verte et écologique. Mais, les défis sont innombrables et le retard pris durant des années a fait que certains projets ne voient pas le jour. Le temps des retards est révolu, assure le wali d'Alger, promettant une accélération des travaux, mais aussi le respect du calendrier tracé. Pour donner une brève image de ce qui attend la capitale, signalant que l'oued El Harrach qui deviendra un nouveau centre sera entouré de plusieurs mégaprojets, dont une partie est déjà en cours de réalisation tels que la mosquée d'Alger, le musée d'Afrique, le stade de Baraki ainsi qu'une gare centrale. Dans le plan figure aussi la réhabilitation du centre historique de la capitale, le paysagement de l'autoroute, la reconquête de l'espace portuaire, la réalisation d'un plan lumière et la multiplication des espaces verts. Il était temps…