Une fois épurées, ces eaux usées ne seront plus rejetées vers la mer mais orientées vers l'agriculture en amont. Les riverains d'oued El Harrach vont-ils enfin connaître la fin de leur cauchemar? La visite effectuée samedi par une délégation de l'assainissement et de l'hydraulique sur le terrain et auprès des services concernés par le projet, permet l'espoir. En effet, ce projet d'aménagement qui entre dans le cadre de la mise en oeuvre du schéma d'assainissement du Grand Alger, comprend 3 lots de travaux devant permettre outre la réduction des risques d'inondations, le charriage de sédiments divers qui occasionnent des odeurs pestilentielles dérangeant énormément les riverains de cet oued. Les travaux devront également assurer l'écoulement des eaux et protéger le domaine public hydraulique en récupérant par là les surfaces urbanisables en les valorisant par la réalisation d'infrastructures d'habitat, de tourisme et loisirs, pêche et sports nautiques, et par la création d'un plan d'eau à l'embouchure de l'oued. Ce projet, entamé il y a trois ans environ, a été réactivé depuis, notamment avec l'arrivée de M.Abdelmalek Sellal aux commandes du ministère des Ressources en eau qui a entrepris de gagner le pari de l'assainissement des points noirs enlaidissant la capitale. L'état d'avancement de ce projet, tant souhaité par les Algérois, connaît un avancement de 95% et sa réception est programmée pour le dernier trimestre 2005. Un second projet, tout aussi important pour l'assainissement des cours d'eau sillonnant les alentours immédiats d'Alger, a reçu le même jour la visite de la délégation du ministère. Il s'agit du chantier concernant l'aménagement et le curage d'Oued Smar et Oued Saïd qui consiste en la réalisation de travaux d'aménagement et recalibrage de ces deux cours d'eau. Ce projet, qui comprend également trois lots, est réparti en la réalisation du collecteur d'Oued Smar, son curage et son recalibrage au niveau de l'oued El Harrach et de la décharge ainsi qu'au niveau de l'Oued Saïd à proximité de la zone industrielle. La réalisation de ce projet permettra de réduire sérieusement les risques d'inondations au niveau de l'aéroport Houari Boumediene tout en renforçant la lutte contre l'érosion des berges d'Oued Smar et en préservant le domaine public hydraulique. Il permettra en outre d'éliminer les eaux stagnantes et pluviales et de collecter et acheminer les eaux usées vers la station d'épuration de Baraki. Cette réalisation, confiée à des entreprises nationales - Hydro Travaux, BEG (Bureau d'études et génie civil) et Amenhyd - qui ont lancé des travaux qui doivent durer huit mois, sera livrée bien avant la réception de la nouvelle aérogare d'Alger, chantier avec lequel il n'existe aucune relation précise-t-on au ministère. Il y a lieu de signaler que la problématique des mauvaises odeurs est particulièrement prise en charge puisque la station de traitement des eaux usées, qui est en cours de réalisation par une entreprise autrichienne, Watech Wabag, permettra d'ici une année, de traiter et d'épurer toutes les eaux usées charriées actuellement par l'oued El Harrach. Une fois épurées, ces eaux usées ne seront plus rejetées vers la mer mais orientées vers l'agriculture en amont, explique-t-on au ministère.