[image] Par Samira Imadalou Réunis, mercredi et jeudi derniers, à Vienne, pour la 161e fois, les ministres de l'Energie des douze pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont décidé de maintenir le plafond de la production à 30 millions de barils par jour. Un seuil fixé en décembre dernier. La décision de l'Opep, qui était prévisible, intervient dans un contexte marqué par l'instabilité sur le marché pétrolier avec une production qui dépasse largement l'offre. La production de l'organisation a en effet atteint près de 32 mbj, un niveau presque historique en dépit de la faiblesse de l'économie mondiale, une demande fragile et la tension autour de l'Iran. Ce que conteste une partie des membres de l'Opep, notamment l'Algérie. Réagissant à la décision de l'Opep, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, repris par l'APS, estime que le maintien du plafond actuel de production de l'Opep «ne sera pas suffisant pour enrayer le repli des prix du pétrole». Il a exprimé son souhait de voir les membres de l'organisation respecter cette décision pour que «le déséquilibre qui a caractérisé le marché mondial ces derniers mois ne se reproduise pas». «Actuellement, il y a une augmentation injustifiée de la production au niveau de l'organisation. Avec cette surproduction, il risque d'y avoir une baisse incontrôlée des prix à des niveaux qui seraient très difficiles de rétablir par la suite», a-t-il ajouté. Même réaction chez d'autres membres de l'Opep. L'Iran, le Venezuela, la Libye, l'Equateur ont, dans ce cadre, pointé, mercredi dernier, lors du séminaire de l'Opep, du doigt la surproduction qu'ils considèrent à l'origine du déséquilibre observé ces derniers mois sur le marché et du repli des prix. Ainsi, l'Iran a affiché son objectif de voir les prix remonter «entre 100 et 120 dollars», tandis que pour le ministre angolais, José Maria Botelho de Vasconcelos, «un prix un peu au-dessus de 100 dollars est un niveau confortable pour les producteurs comme les consommateurs». Du côté du ministre saoudien, Ali al-Nouaïmi, c'est le black-out. Pas de réponse aux questions des journalistes sur le niveau de production, alors que son homologue émirati, Mohammed bin Den Hamili, se contentait d'«espérer» un consensus lors de la réunion et se disant «content» du plafond actuel. Il est utile de souligner que l'Opep pourrait changer sa décision en fonction de l'évolution du marché. Elle convoquera une réunion extraordinaire pour examiner la situation et décider des mesures à prendre pour redresser le marché. Concernant les prix qui ont évolué cette semaine autour de 97 dollars le baril, l'Opep juge qu'un baril à 110 dollars ne représenterait «pas une menace pour la croissance économique mondiale». C'est ce qu'a noté, hier, le secrétaire général de l'Opep, Abdallah el-Badri. «Un baril à 110 dollars ne représente pas une menace pour la croissance économique mondiale», a-t-il indiqué. Et d'ajouter : «Tout le monde doit respecter» le plafond de production, alors que la production des Etats membres «a dépassé de 1,6 mbj» cette limite en mai. «Il faudra du temps (...) il ne faut pas s'attendre» à un retour de la production de l'Opep au niveau de 30 mbj «avant juillet», a-t-il ajouté. «Mais les pays sont chacun responsables de leur propre production, je ne veux pas intervenir», a-t-il insisté. S. I.
Successeur d'El Badri : les concertations se poursuivront entre septembre et décembre Les concertations entre les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour la désignation du successeur de M. Abdellah Salem el- Badri, dont le mandat au poste de secrétaire général de l'organisation arrive à terme à la fin de l'année, se poursuivront entre septembre et décembre, a indiqué hier le ministre de l'Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi. Les ministres des Etats membres de l'organisation pétrolière, qui ont repoussé la question de la succession de M. El-Badri à la prochaine rencontre ordinaire, prévue le 12 décembre à Vienne, ont convenu de mettre en place un groupe d'experts pour étudier les quatre candidatures au poste de secrétaire général. Aux côtés des candidats iranien et saoudien, qui se disputent le poste, l'irakien, Thamir Ghadhban, et le ministre équatorien, M. Pastor-Morris, sont également dans la course. Si aucun des candidats n'obtient l'unanimité requise, M. Yousfi a évoqué la possibilité de demander au président de l'Opep, l'Irakien Abdelkrim Luaib Bahedh, d'assurer le secrétariat de l'organisation pendant une période intérimaire. Cependant, cette possibilité ne suscite pas l'unanimité chez tous les membres de l'organisation.