Pour la 6e fois, l'Algérie prendra part, en novembre prochain, du 6 au 9, au salon international de la sous-traitance (Midest 2012) à Paris. Les opérateurs nationaux activant dans ce créneau industriel ont été invités, jeudi dernier, à prendre part à cette importante manifestation. Et ce, dans le but de tisser des relations leur permettant de monter des joint-ventures mutuellement bénéfiques, d'autant que l'Algérie enregistre un énorme retard dans ce domaine. Les participants à la journée d'information organisée à cet effet à Alger ont mis l'accent, justement, sur cette question, laquelle revêt une grande importance pour le développement de l'industrie nationale. Mais qui reste, en parallèle, faiblement prise en charge, notamment dans la fabrication mécanique de pièces de rechange. Elle est actuellement concentrée dans le secteur du Btph, avec 91% de donneurs d'ordre et 88% de sous-traitants, et le secteur des services. D'où le recours excessif aux importations, de la part des grandes entreprises nationales. Le volume du tissu national de la sous-traitance industrielle est d'ailleurs insignifiant, par rapport aux besoins. «Avec seulement 800 entreprises, ce volume, est en deçà des normes internationales», selon M. Laïb Azziouz, représentant de la Bourse algérienne de la sous-traitance et du partenariat (Bastp). «Cela est loin du ratio international, estimé à 30 PME pour 30 000 habitants», a expliqué M. Laïb qui plaidera, par la même occasion, pour «la multiplication par dix de ce volume, pour relancer le tissu industriel et réduire la facture d'importation de biens et équipements industriels». À souligner que, selon la même source, «ce sont les difficultés en matière de foncier industriel et de crédits bancaires qui sont à l'origine du blocage du développement de la sous-traitance en Algérie, dont les acteurs sont regroupés au sein de la Bastp, avec 1 200 membres et un démarrage à l'ouest du pays, à travers la bourse de l'ouest (Bastpo). Le directeur de cette organisation, M. Abderrahmane Bouali, est revenu sur ces blocages et sur les objectifs assignés à la sous-traitance à travers le partenariat. D'où la participation de l'Algérie au Midest. «Il faut développer la culture du partenariat, pour réduire les importations et créer des emplois productifs» dira M. Bouali.Avant la tenue du Midest, un autre salon est prévu en Algérie, du 16 au 19 septembre.Dans ce cadre, un projet de création d'une banque de sous-traitance en Algérie est également en cours d'élaboration, au niveau du ministère de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'Investissement. Le ministère de l'Industrie a lancé, en collaboration avec une expertise étrangère, la réalisation d'une banque de projets, dans la filière sous-traitance. Cette banque de projets sera mise à la disposition de promoteurs de projets potentiels, faisables techniquement et rentables sur le plan économique.Dans une première phase, trois premières études-pilotes ont été lancées, en collaboration avec la Société nationale des véhicules industriels (Snvi).Cette initiative sera généralisée à une vingtaine de projets, dans les filières de la mécanique, de l'électronique et du plastique.L'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi), l'Agence nationale de développement de la PME (Andpme), l'Union professionnelle de l'industrie automobile et mécanique (Upiam) et le réseau des quatre Bourses régionales de sous-traitance et de partenariat devraient contribuer à la mise en place de cette banque de la filière sous-traitance. S. I.