La boxe algérienne sera représentée par huit pugilistes, lors des Jeux olympiques de Londres 2012. Soit le plus grand potentiel de médailles pour l'Algérie. Comme un symbole, ce sera le boxeur Abdelhafid Benchebla qui sera le porte-drapeau de la délégation algérienne. Le noble art n'a, cependant, pas récolté la moindre médaille olympique depuis Sidney-2000, où Mohamed Allalou en avait remporté une, mais en bronze.Ils sont huit à avoir composté leur billet pour les prochaines joutes universelles, version londonienne, qui débuteront le 27 juillet pour durer deux semaines (jusqu'au 13 Août). Douze ans, c'est la longue période de disette à l'échelle internationale durant laquelle les pugilistes algériens n'ont plus réalisé leur rêve de monter sur le podium de l'Olympe. Or, les représentants du noble art ont toujours brillé au niveau continental. La dernière superbe performance n'étant autre que celle réalisée, tout récemment, par nos jeunes boxeurs, qui ont «conservé» leur titre, lors de la 4e Coupe d'Afrique de boxe, qui s'est déroulée du 9 au 16 du mois en cours, à Gaborone (Botswana), prouvant une nouvelle fois leur suprématie en Afrique, comme dans le monde Arabe. Le talent est indéniable et ne souffre d'aucun doute, surtout quand on sait que la sélection d'Algérie qui a participé à ce tournoi était composée de l'équipe «B», qui compte 7 pugilistes. Tous les sept ont réussi à remporter une médaille chacun (4 en Or, 2 en argent et une en bronze). En 2010, la troisième édition était organisée sur le sol algérien et, à cette occasion, l'Algérie terminait largement en tête, avec 5 médailles en précieux métal, une en argent et une en bronze. Un parcours éloquent, qui prouve que l'Algérie reste l'un des meilleurs réservoir au monde, en termes de pépites de pugilistes victimes, parfois, de l'ignorance et ne bénéficiant pas d'assez de considération de la part des autorités et des instances chargées de la gestion de cette discipline. Le niveau international demande de la volonté, de la persévérance et surtout beaucoup de moyens financiers, que les jeunes boxeurs cherchent en vain. Les grandes manifestations de l'envergure des JO, ou du Championnat du monde de boxe se préparent en deux, voire trois années d'efforts continus, où les athlètes cherchent à peaufiner leurs capacités au maximum, afin d'être au niveau de leurs adversaires le jour «J». En Algérie, dans tous les sports, la préparation se fait au dernier moment et les sportifs ne sont mis dans un environnement «idéal» que trop tardivement. Les graines de champions ne manquent pas, dans un pays qui a déjà écrit l'histoire avec d'innombrables exploits. En boxe, les Hamani, Hocine Soltani et Mohamed Allalou sont connus et ont déjà montré la voie à leurs successeurs, qui éprouvent toutes les peines du monde à obtenir la consécration dans l' «international level», même s'ils bravent tellement d'obstacles, comme le manque cruel d'infrastructures, attendant toujours de prendre part aux stages à l'étranger, afin de bénéficier d'une préparation en bonne et due forme. Un confort que cherchent désespérément des athlètes, qui peuvent être les dignes héritiers de Hocine Soltani, le seul boxeur ayant permis à l'hymne national de retentir un jour d'été 96, sur les terres d'Atlanta (Etats-Unis).
Ils méritent une chance Au moment où toutes les autres disciplines ont réalisé des résultats en deçà des attentes et des performances réalisées lors des dernières années (comme le judo, où le vice-champion olympique, Ammar Benyekhlef, n'a pu valider son sésame pour Londres), le noble art a su préserver ses lettres de noblesse en s'assurant huit places parmi le gotha de la boxe mondiale. En l'absence des huit ambassadeurs, leurs «remplaçants» n'ont pas manqué l'occasion de se mettre au diapason et de représenter dignement toute une nation assurant ainsi, à nouveau, le titre de Champion d'Afrique et rassurant les amoureux de la discipline quant à la relève, assurée par les Chouaïb Bouloudinet et consorts, qui préparent le prestigieux rendez-vous de l'élite mondiale. Le rêve olympien, c'est celui de Tabi Sofiane, un des quatre médaillés d'or au Botswana et de ses compères, qui aspirent à fouler un jour les rings de la gloire. Abdelhafid Benchebla est, sans doute, la nouvelle idole des jeunes boxeurs, qui pourront le voir boxer durant des JO qui seront peut-être un nouveau point de départ, pour une boxe algérienne en quête de plus de reconnaissance et d'un statut mondial, qui pourra aider les petits pugilistes à intégrer de bonnes équipes de boxe, comme Astana Arlans, du Kazakhstan, avec laquelle Bouloudinet et Benchebla, respectivement 5e lors du dernier Championnat du monde à Bakou et champion du monde WSB, se sont engagés au mois de novembre dernier. Ce qui leur garantit une préparation de haut niveau avec leur team, réputé pour être l'un des meilleurs dans le monde. Dans tous les sports, l'encadrement technique a été, dès le plus jeune âge, l'une des clés principales de réussite, le suivi et la protection des jeunes talents assurant, par ailleurs, la relevé et les bons résultats.
Azzedine Aggoun, l'ange gardien Il était souvent là pour ses poulains. C'est l'homme de la situation, qui a souvent montré à ses protégés la voie du succès, par ses conseils, sa rigueur et sa présence, comme lors de la signature du contrat avec Astana, en «assistant» les deux boxeurs, qui traversaient une passe difficile, après la dissolution de leur équipe «Poséidon» (Corée du Sud), avec laquelle ils évoluaient avant de rejoindre la franchise Kazakhe. Un soutien moral essentiel, pour des athlètes qui cherchent souvent de la considération pour les résultats qu'ils accomplissent avec beaucoup de talent et très peu de moyens, ou avec des préparations qui commencent souvent tardivement, ou qui ne débutent jamais, pour des raisons financières notamment, au moment où d'autres suivent et respectent leurs cycles de préparation. «On rencontre beaucoup de problèmes, quand on organise des stages à l'étranger, surtout avec les banques, qui ne nous débloquent pas l'argent facilement», a regretté le sélectionneur national, rencontré au déjeuner organisé au mois de mai en l'honneur des athlètes qualifiés pour les joutes olympiques. Des regrets qu'on espère ne pas avoir, après les prochains JO, où la boxe se présentera avec «8 médaillés potentiels», comme a lâché Abdellah Bessalem, président de la Fédération algérienne de boxe (FAB). Un potentiel ça se travaille et ça se forge avec les stages qui ont précédé les JO, entre Cuba et le Brésil en passant par l'Italie et la Russie. Il reste à espérer, seulement, que nos pugilistes seront prêts le jour «J». M. T.