Photo : M. Hacène Par Badiâa Amarni Le secteur du bâtiment constitue un formidable gisement d'économie d'énergie et de réduction de gaz à effet de serre, deux objectifs principaux du programme ECO BAT, inscrit dans le programme national de maîtrise de l'énergie (PNME ), qui vise un soutien financier et un apport de techniques nécessaires à la réalisation de logements assurant une optimisation du confort thermique, en hiver comme en été et ce, par la réduction, d'environ 40%, de la consommation énergétique des postes de chauffage et de climatisation. Ce programme, lancé par l'Aprue en partenariat avec le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, vise la généralisation des bonnes pratiques dans la conception architecturale de l'habitat, et la mise enapplication des normes relatives à la réglementation thermique dans le bâtiment. Le programme ECO BAT consiste en l'isolation thermique de 600 logements neufs, qui s'inscrivent dans la formule LPL (Logement public locatif). Ce projet-pilote, réparti sur un ensemble de 11 wilayas, réunissant les différentes zones climatiques du territoire national, devra répondre aux objectifs suivants : réaliser différentes variantes de logements bioclimatiques, en fonction de la variation des climats locaux ; favoriser l'utilisation des matériaux locaux pour la construction des logements et démontrer la faisabilité de l'économie d'énergie quelles que soient les conditions climatiques.L'année 2011 a vu le démarrage des travaux de chantier de ce premier projet témoin des 600 logements à haute performance énergétique, qui concerne principalement l'isolation thermique de l'enveloppe du logement. La conception de l'enveloppe des logements de ce projet sera basée sur un haut niveau d'isolation thermique des parois opaques : murs, dalles, toitures et ouvrants.Le taux d'avancement des travaux du projet ECO BAT est estimé à 66%. La finalisation de la construction des sites est prévue pour l'année 2013. Sept projets, sur onze, ont démarré, à savoir ceux de Laghouat, de Blida, de Béchar, de Djelfa, de Sétif, de Mostaganem (dont le site numéro un se situe à Mâameche) et d'Oran. Certains chantiers sont en phase d'exécution de gros œuvres et d'autres sont en phase de corps d'Etat secondaires.Les quatre autres projets, à savoir Tamanrasset, Skikda, Mostaganem (dont le site numéro deux se situe à Tazgaït), et Alger, sont en phase de sélection des entreprises de réalisation. S'agissant des isolants thermiques utilisés, on retrouve, dans la plupart des chantiers, le polystyrène, qui est utilisé pour les parois (les murs et la dalle du dernier niveau), la laine de roche (pour la toiture du dernier niveau) et le double vitrage pour les fenêtres. Pour le projet de Laghouat, il est prévu l'emploi du béton en terre stabilisée.
Vieux bâti à Alger : une économie d'énergie de 8 milliards de dinars Faut-il noter que la consommation finale d'énergie en Algérie a connu une forte progression, ces dernières années. En effet, entre 2000 et 2010, la consommation énergétique nationale a enregistré un taux de croissance annuel moyen de l'ordre de 3,85%. La répartition de la consommation finale de cette énergie montre que le secteur du bâtiment est le plus énergivore, avec une part de 38%. Il est à rappeler que le secteur du bâtiment est constitué de bâtiments à usage résidentiel et tertiaire. Par forme d'énergie, l'électricité est l'énergie la plus consommée dans le tertiaire. Cependant, le gaz naturel est l'énergie prépondérante dans la consommation du secteur résidentiel.Concevoir des bâtiments à haute performance énergétique est une très bonne chose, mais faut- il omettre le vieux bâti, qui est aussi énergivore? Une étude réalisée par l'école polytechnique d'El Harrach a démontré qu'un grand effort de prise en charge du vieux bâti, notamment à Alger, est à fournir. Un énorme parc est à réhabiliter, à travers des opérations permettant, entre autres, la ventilation naturelle, chose importante pour lutter contre l'humidité. Cette réhabilitation permettra une économie d'énergie de 8 milliards de dinars, sur tout le parc immobilier de la Capitale constitué de plus de 627 000 logements. Et, pour mettre à exécution tous ces programmes, l'Aprue a engagé des formations en audit énergétique dans le secteur du bâtiment. Une session a été organisée en février dernier à Zéralda et a concerné 24 ingénieurs, de profil architectes, spécialistes en thermique du bâtiment. Ces candidats ont été sélectionnés par l'Aprue suite à un appel à candidatures. Cette formation visait la qualification d'architectes et d'ingénieurs, pour leur permettre d'être en mesure de réaliser des audits énergétiques dans le secteur du bâtiment. Ce genre de formation est devenu de plus en plus important et nécessaire, pour mettre en œuvre efficacement le programme ECO BAT.