La maîtrise de la consommation d'énergie est une préoccupation majeure pour beaucoup de pays. A l'heure actuelle, ne pas songer à l'utilisation rationnelle de l'énergie, ne ferait qu'amplifier les factures énergétiques des consommateurs. Pour l'Algérie, établir une véritable politique énergétique s'arc-boutant sur un modèle permettant un usage rationnel du potentiel énergétique avant la date fatidique de l'épuisement de ses ressources fossiles ; semble être actuellement une des nécessités primordiales. Ainsi, réduire les dépenses énergétiques des bâtiments reviendrait à s'attaquer au poste le plus gourmand en énergie. C'est dans cette logique que l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'énergie (Aprue) et onze (11) Offices de promotion et de gestion immobilière (OPGI) ont signé jeudi à Alger une convention de partenariat pour l'intégration de l'économie d'énergie dans le secteur de l'habitat. En effet, après avoir lancé l'opération pilote de diffusion d'un million de lampes économiques dans le cadre du programme « Eco Lumière », les pouvoirs publics ont lancé, à cette occasion, un autre programme, intitulé Eco-Bat. Il s'agit de réaliser 600 logements à haute performance énergétique répartis sur 11 wilayas: Alger (50 logements), Blida (80), Oran (80), Sétif (54), Mostaganem (82), Skikda (50), Laghouat (32), Bechar (30), Tamanrasset (30), Djelfa (80), et El Oued (32). Le document de la convention a été paraphé par les directeurs généraux des 11 OPGI concernés et le président de l'Aprue, en présence de M. Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, et de M. Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme. Selon M. Khelil, le choix de ces wilayas tend à ‘'cibler l'ensemble des zones climatiques du pays afin de réaliser des variantes de logements bioclimatiques en fonction des conditions de chaque région.'' Entrant dans le cadre d'un programme appelé ‘'ECO BAT'', cette opération vise à démontrer les possibilités d'intégration de l'efficacité énergétique dans la construction quelles que soient les conditions climatiques, a-t-il expliqué. Pour ce faire, il est nécessaire, selon M. Noureddine Moussa, d'établir une conception optimale des façades et des fenêtres afin d'éviter le surplus de chaleur en été et la non exploitation de celle-ci en hiver. Il s'agit également d'introduire l'aération naturelle et l'isolement thermique des murs. Par ailleurs, construire avec des techniques permettant de réduire les factures d'énergie induit indubitablement un surcoût de construction de ces logements. Estimé à 20 %, ce surcoût, sera pris en charge par les pouvoirs publics. Sur ce point, M. Khelil, évoque un surcoût de construction acceptable et il précisera qu'«il ne faut pas se focaliser sur les surcoûts, le plus important c'est ce que ça rapporte. Il est vrai qu'il y a un surcoût à l'installation de cette nouvelle architecture, mais cela permettrait d'économiser de l'énergie et de réduire la consommation énergétique», a-t-il dit. En plus de ces deux principaux programmes, en l'occurrence, «Eco lumière» et «Eo-Bat», l'Aprue développe actuellement un autre projet appelé “Alsol” pour la promotion du chauffe-eau solaire, ainsi que d'autres actions visant à favoriser la pénétration sur le marché d'équipements électroménagers plus économes en énergie. Intervenant à son tour, M. Moussa a indiqué que cette opération, qui va concerner le logement locatif financé par l'Etat, permettrait de réduire la consommation énergétique des ménages de près de 40%. Selon lui, cette opération sera généralisée pour intégrer l'efficacité énergétique dans d'autres secteurs tels que les ressources en eau. Hamid M.