Le chiffre d'affaires réalisé par la filière pomme de terre est de l'ordre de 145 milliards de dinars. Ce montant a été annoncé, hier, par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural lors d'une réunion d'évaluation des membres du Conseil interprofessionnel de la pomme de terre, tenue au siège de son département ministériel. M. Benaïssa a également indiqué que le volume global de la consommation de la pomme de terre ne cesse de s'accroître. Il s'est même doublé en l'espace de 4 ans. En 2008, la consommation annuelle par habitant était de l'ordre de 58kg, avant de passer à 70kg en 2009 et 87kg en 2010. L'année passée, il était de l'ordre de 100kg. M. Benaïssa a indiqué que pour le compte de l'année en cours, les prévisions tablent pour 110kg. Le ministre, en sériant ces chiffres, a laissé entendre que la filière de la pomme de terre doit être bien organisée afin de ne pas subir les pénuries et les crises telles celles qu'a connues le pays durant l'hiver dernier. Il est, aux yeux du ministre, nécessaire, voire capital de prévoir des stocks nécessaires pour faire face à la demande, sans cesse croissante, notamment dans les périodes les plus difficiles. Et c'est d'ailleurs dans la même logique que le président du Conseil interprofessionnel de la pomme de terre a axé son discours. «On a connu, cette année, une période très difficile, mais on a essayé de tirer les enseignements qu'il faut. Et de ce fait, on peut dire qu'avoir un stock nécessaire de la pomme de terre pour faire face éventuellement à de rudes périodes est une nécessité» a indiqué M. Séraoui. Ce dernier a également indiqué qu'actuellement le rendement moyen de la récolte de la pomme de terre est «satisfaisant», en attendant que la qualité soit également au rendez-vous. Par ailleurs, les différents intervenants durant le débat ont indiqué que la crise de la pomme de terre n'est nullement l'œuvre des professionnels de la filière ou des producteurs. Elle est causée, selon eux, par les «barons». «On ne peut rien faire face aux barons activant dans cette filière», a indiqué un producteur de la wilaya de Mila, même si la récolte est bonne et que le simple agriculteur n'a pas lésiné sur les moyens pour la réussir. Utile de rappeler que cette rencontre d'évaluation a été organisée dans le cadre des réunions périodiques de concertation et de dialogue entre les différents acteurs de la filière pomme de terre. Une filière dont la production a atteint 3,8 millions de tonnes en 2011, contre 3,2 millions de tonnes en 2010, et seulement 2,67 millions de tonnes en 2009. S. B.