L'Institut français d'Annaba «fait son cinéma», avec pour cette quatrième édition de sa manifestation-phare «Cinéma sous les étoiles», la projection de 14 films -et quels films !- au lycée Pierre-et-Marie-Curie, au grand bonheur des amoureux du 7e Art, qui auront à se délecter de ces œuvres durant une semaine, du 28 juin au 4 juillet. Avec, entre autres, The Artist de Michel Hazanavicius, le film sorti en 2011 et qui a glané presque tous les prix, Intouchables, d'Olivier Nakache, qui n'est plus à présenter, Keddache ethabni, de Fatma- Zohra Zamoum, en présence de l'acteur Zennadi Racim, pour conclure le 4 juillet, avec Le Repenti de Merzak Allouache, Annaba verra ses premières nuits d'été s'éclairer par cet écran géant, qui raconte la société au-delà des différences, pour rester tout simplement humain.Une culture de l'universalité, qui se décline sous différentes formes, avec ces concerts de musique, organisés chaque soir à partir de 18 heures et qui verront de jeunes artistes et des groupes se produire sur la scène, pour le plaisir des oreilles et pour le bonheur des mélomanes. Du malouf, du chaâbi, du raï, des musiques du terroir, mais aussi du rock et du jazz sont au menu de ces soirées, qu'attend avec impatience le public annabi, sevré de ces manifestations culturelles qui, pourtant, avaient cours il y a quelques années, mais qui ont disparu de nos jours. Le désert culturel avance dangereusement, déracinant tout sur son passage.La manifestation, qui ne se limite pas uniquement à la projection de films, sera aussi un espace de débats, avec des conférences animées par des réalisateurs, des acteurs et des spécialistes du 7e Art. Jean-Michel Frodon, critique de cinéma, enseignant à La Sorbonne, coorganisateur de plusieurs manifestations et séminaires sur le cinéma, animera, le 2 juillet, une conférence sur le thème «Cinéma du Sud, quelle particularité ?» Benaslah Mohamed, diplômé de l'Institut supérieur des arts de diffusion de Bruxelles et enseignant-chercheur à l'Université d'Oran Es Senia, dont le dernier ouvrage est Cinéma de la Méditerranée : une passerelle entre les cultures, animera, lui, un débat sous le thème «50 ans de cinéma», un hommage au cinéma algérien, à la veille des festivités marquant le cinquantenaire de l'Indépendance. D'autres conférences et débats sont inscrits au programme de cette manifestation culturelle, qui se propose de redonner au cinéma sa place dans la société, pour «réanimer» et ressusciter les salles obscures, «archivées» par l'inculture. Annaba sera, l'espace de huit jours de bonheur cinématographique, un lieu de pèlerinage pour des milliers de cinéphiles qui découvriront, à travers ce mini-festival, les étoiles scintillantes du cinéma algérien, français et tunisien, sous les étoiles du firmament qui enveloppe la ville. Une sorte d'osmose entre le terrestre et le céleste, pour prétendre à l'éternité. «Le geste auguste du semeur», de Victor Hugo, avec ses étoiles, se confirme dans cette expression de la culture «Cinéma sous les étoiles».