Et si l'Espagne écrivait l'histoire! Pour sa troisième finale consécutive d'un grand tournoi, l'équipe de Vicente Del Bosqué tentera d'être la première nation à remporter trois titres majeurs de suite (2008, 2010 et 2012). Un exploit tout de même difficile à rééditer mais qui sera une juste récompense pour une sélection comptant des joueurs hors paire menés par le tandem de charme, Andrés Iniesta- Xavi Hernandez qui ont tout gagné avec leur club, un FC Barcelone trônant lui aussi sur le toit du football mondial. Une suprématie justifiée par le travail et la persévérance d'une équipe toujours assoiffée de titres et qui, malgré sa baisse de régime constatée lors de ce tournoi, a réussi à accrocher SA finale. Les tenants du titre ont un jeu moins fringant et manquant de son explosivité habituelle mais qui ont été efficaces quand il le fallait. On retiendra ce match poussif face aux Croates (remporté 1/0) et la victoire en demi-finales face au Portugal après la fatidique séance des tirs au but qui leur a -comme un symbole- souri puisque ils ont dû se remettre à la transversal qui a repoussé la tentative de Bruno Alves puis le poteau rentrant de Cesc Fabregas qui a envoyé les Ibériques en finale, leur quatrième dans une grande compétition. Avec 2 succès en finale et 1 défaite (1984 face à la France de Platini), la «seleccion» compte le ratio le plus élevé de victoires en finale en compagnie de la France (75%). En face, l'équipe d'Italie quant à elle a atteint 9 finales (3 Euro et 6 Coupes du monde) pour un ratio de 63% soit 5 succès en 8 tentatives. Forte d'une série de 16 matchs officiels sans défaite, la «Nazionale» tentera de confirmer sa domination face aux Espagnols puisque les «Azzuris» n'ont jamais perdu en 7 confrontations officielles face à l'équipe de la péninsule Ibérique (3 victoires et 4 nuls) même si lors des quarts de finale de l'Euro-2008, l'Espagne s'est qualifiée aux dépens de l'Italie (4-2 aux t.a.b). Si l'Espagne s'est présentée au tournoi européen dans la peau d'archi favoris, les transalpins, et comme à leur habitude, ont abordé la compétition comme un outsider mais pas plus. Dans la tourmente avec un énième scandale qui a touché le football italien (Calciocomesse), les joueurs de Cesare Prandelli ont montré un mental d'acier et sont montés en puissance au fil des matchs avec à la clé une superbe victoire face à l'Allemagne (2/1) pour s'ouvrir les portes de la finale. Cette équipe d'Italie a quelque chose en plus par rapport à ses devancières. C'est une équipe joueuse et surtout efficace, avec un superbe milieu de terrain mené par un grand chef d'orchestre, un certain Andrea Pirlo (34ans) qui aura, quoiqu'il arrive, marqué ce tournoi et contribué amplement au formidable parcours de la «Squadra Azzura» avec ses caviars, son excellente lecture du jeu et son expérience. Tout comme son homologue Andrés Iniesta, qui a fait des matchs énormes, montrant la voie à ses coéquipiers (passes décisives face à la Croatie) au plus fort des moments de doutes que son équipe a connu lors de ce tournoi. Ce soir, on devrait assister à un match d'hommes avec beaucoup de duels. Les plus ardus, des matchs dans le match, seront ceux devant opposer Balotelli à Ramos, Pirlo à Iniesta ou encore, celui à distance, entre «Gigi Buffon» et «Saint Iker», en l'occurrence les deux meilleurs gardiens du monde et surtout les portiers qui ont disputé le plus de matchs entre Coupes du monde et Championnats d'Europe des nations avec respectivement 24 et 28 matchs joués (record absolu). Après le match nul enregistré lors de la phase des poules (1/1), les débats seront aussi animés qu'ouverts. L'enjeu lui changera et, cette fois, c'est la couronne européenne qui est en jeu. M. T.