Mises à part les festivités officielles à Sidi Fredj, en présence du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, peu d'activités culturelles et sportives, encore moins de conférences-débats pour raconter le parcours glorieux des valeureux martyrs, ont eu lieu à Alger, jeudi dernier, à l'occasion de la célébration du double anniversaire de l'indépendance nationale et de la jeunesse. Comme toujours, les associations et autres représentants de la société civile attendent que les choses bougent d'abord du côté des officiels et non le contraire. Les initiatives personnelles, les actions de volontariat, l'embellissement de la ville, l'implication de toute une population à la célébration d'un événement qui lui est cher n'étaient pas au rendez-vous. Peut être que nous devrions nous satisfaire du peu, faute de mieux. Et c'est à partir de la circonscription administrative de Bir Mourad Raïs, bien sûr après Sidi Fredj, qu'a été donné le coup d'envoi officiel du programme. Des troupes folkloriques ont sillonné la principale avenue de la commune, de même que des engins sur lesquels l'on aperçoit des maquettes représentant des étapes différentes de l'histoire de l'Algérie. L'événement était aussi ponctué par des défilés sportifs, en plus du passage des scouts qui émerveille chaque fois le regard des Algériens qui retrouvent en eux les valeurs intrinsèques de la société algérienne. Aux Eucalyptus, une gerbe de fleurs a été déposée au pied de la stèle commémorative qui se trouve juste à l'entrée du cimetière. S'en est suivie, comme à l'accoutumée, la lecture de la fatiha. Au stade du 5-Juillet, un grand spectacle de chants, de chorégraphie et de danses folkloriques animé par des jeunes, au nombre de 9 000, selon les organisateurs, a eu lieu, jeudi soir. Il a été encadré par 400 animateurs. Un spectacle de 120 minutes, organisé par le ministère de la Jeunesse et des Sports, en présence du ministre, Hachemi Djiar, de son homologue des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal et l'ambassadeur de Chine en Algérie.Par ailleurs, rapporte une dépêche de l'APS, 86 projets de réalisation d'infrastructures publiques diverses ont été inaugurés la veille de la célébration du double anniversaire, soit mercredi dernier. Aussi, 213 bâtisses et institutions publiques ont été rebaptisées, ainsi que 166 rues. Des moudjahidine et des familles de Chouhada ont été honorés à l'occasion. Dans son programme de festivités, la wilaya d'Alger a cité la réalisation de 33 monuments commémoratifs et la restauration de 37 autres. De même que le recensement des centres de torture, de détention et de sites historiques. Des réalisations et des projets de réalisation qui servent plus à justifier la consommation de budgets colossaux pour les communes et la wilaya qu'à assurer une commémoration sincère de l'événement, une écriture libre de l'histoire et la transmission des véritables sens des concepts de vérité, de liberté, d'indépendance…et autres. Déçus, des habitants, à Alger, affirment ne pas être branchés à l'événement. Ce n'est pas du folklore qu'ils cherchent mais une véritable indépendance qu'ils réclament. Cinquante ans après, l'Algérie libre est prisonnière de ses illusions. L'histoire est à raconter autrement ou à refaire.