Photo : M. Hacène De notre correspondant à Béjaïa Kamel A.
La wilaya de Béjaïa occupe, ces dernières années, la première loge à l'échelle nationale en matière de croissance de la population des PME. Progressant de 13% en moyenne, le nombre des petites et moyennes entreprises a atteint, début 2011, plus de 12 643 entités privées. Depuis l'ouverture de la sphère économique à l'investissement privé, au début des années 1990, la région vit au rythme d'une intense activité industrielle, notamment dans le secteur agroalimentaire. Cette ouverture de l'économie au capital privé local a favorisé l'implantation de dizaines d'unités de production couvrant une large gamme de produits. Certaines entreprises ont même acquis une réputation internationale, à l'image de Cevital-Spa, spécialisée dans la production d'huiles végétales et de sucre ; la Sarl Ibrahimt & fils qui produit la célèbre marque d'eau minérale, de sodas et de jus «Ifri» ; la Sarl Danone-Djurdjura, une joint-venture franco-algérienne produisant des yaourts et des crèmes-desserts et Général-Emballage, spécialisée dans l'emballage et le conditionnement de produits alimentaires. On peut citer encore beaucoup d'autres sociétés performantes, comme Toudja (eaux minéralisées, sodas et jus) ; Cojek (eaux fruitées, confitures et concentré de tomate) ; COGB-La Belle (Corps gras alimentaires) ; la laiterie Soummam, La Vallée et Ramdy (laitages), entre autres confiseurs, chocolatiers, minotiers et transformateurs de viandes. Malgré son avènement relativement récent, l'agroalimentaire passe aujourd'hui pour une vocation régionale. Les zones d'activités (ZAC) de Béjaïa, de Taharacht (Akbou), d'Ouzellaguen, d'El Kseur et le port de Béjaïa (EPB) sont les véritables poumons de cette industrie. Le tourisme constitue présentement le second fer de lance économique de la wilaya, bien que les potentialités existantes soient encore sous-exploitées. Avec une façade maritime de 100 km, un patrimoine naturel d'une extraordinaire richesse (thermes, forêts, lacs), des traditions d'hospitalité et d'ouverture et un large éventail de monuments historiques et patrimoniaux, Béjaïa attire, chaque année, des millions d'estivants. La région occupe une place importante dans le schéma national de développement du tourisme qui y a défini 11 zones d'extension touristiques (ZET) totalisant une superficie de 817 ha. En matière d'infrastructure d'accueil, Béjaïa dispose d'une vingtaine d'hôtels balnéaires, totalisant une capacité de 2 000 lits. A cela s'ajoutent 42 campings familiaux pouvant offrir plus de 15 000 lits. L'hébergement chez l'habitant est accrédité aussi d'un bon potentiel. Toutefois, beaucoup d'efforts restent encore à faire dans ce domaine (quantité et qualité) pour asseoir réellement cette image de région de vacances et de plaisance. Au cours des années 1980, la tendance était aux industries manufacturières. L'Etat «dirigiste» avait implanté alors plusieurs usines, spécialisées dans le textile et le cuir. Ces unités sont actuellement en difficulté en raison de la concurrence étrangère (Chine, Turquie). On citera, à titre d'exemple, les complexes Alcovel-Akbou (cotonnade et velours), Alfaditex-Sidi Aïch (ameublements), Alcost-Béjaïa (Confection et habillement), Sentex-Kherrata (ennoblissement), Emac-Akbou (Maroquinerie et chaussures), Smack-Kherrata (sacs, malles et valises), Jute-Béjaïa (emballages). Au cours des années 1960 et 1970, Béjaïa qui dépendait territorialement de la wilaya de Sétif était à vocation agropastorale. La vallée de la Soummam (sur le couloir Oued Ghir-Tazmalt) était alors célèbre pour la qualité de sa production céréalière et oléicole. Le Sahel (région maritime) était plutôt connu pour ses produits maraîchers, ses fruits (agrumes, figues), son élevage caprin et bovin, ses produits du terroir (câpres, miel, épices, caroube, olives, tabac…). Aujourd'hui, cette activité agricole reprend progressivement sa place. Grâce aux divers plans publics d'aide à la production, le développement de l'industrie de transformation et des relais de distribution, la région occupe le haut du classement en matière de production avicole (poulets, dindes, cailles, œufs). La pêche, l'aquaculture et le conditionnement de poissons comptent également parmi les filières qui connaissent un essor certain.