Le rôle positif joué par l'Algérie pour les indépendances des pays africains a été mis en évidence hier à Alger par les intervenants aux travaux de la conférence panafricaine contre le retour du colonialisme en Afrique. Organisée par le Collectif algérien de la société civile, membre du Front citoyen africain pour la démocratie et contre le retour du colonialisme en Afrique, la rencontre a été marquée par la présence d'anciens responsables du Mali. «L'Algérie demeurera, à jamais le symbole vivant et vivifiant du courage, de la détermination pour les peuples d'Afrique et du monde afin que triomphe ce qu'un individu a de plus cher : sa dignité», a indiqué M. Ibrahim Boubacar Keïta, qui occupait dans le passé le poste de Premier ministre et ancien président de l'Assemblée populaire du Mali. Contexte de célébration du cinquantenaire oblige, il ajoutera que «le peuple algérien peut s'enorgueillir d'avoir remporté d'immenses victoires dans l'édification d'une nation-phare qui continue à porter le flambeau de la liberté et d'indépendance». Keïta a évoqué aussi la diplomatie algérienne durant les années 70 dont il salua les mérites en soulignant «les temps forts de celle-ci lorsque le régime raciste de l'apartheid fut expulsé, à l'initiative de l'Algérie, de l'Assemblée générale des Nations unies, en signe de solidarité avec le peuple Sud-Africain». L'ancien premier ministre Malien est revenu par la suite sur les menaces qui pèsent aujourd'hui sur les peuples africains. M. Keïta s'est ainsi indigné sur le fait que «tout soit fait pour dévaloriser le nationalisme africain, décourager les peuples afin qu'ils renoncent à leur souveraineté et cèdent leurs richesses aux puissants du monde». Pour lui, «l'Afrique demeure, plus qu'hier, un enjeu fondamental dans les nouvelles réalités opposant les puissances extracontinentales. On dit que l'Afrique est pauvre, si tel était le cas, pourquoi alors tout le monde se rue sur notre continent», s'interroge Keïta. À propos de la situation actuelle du Mali, il dira, sur fond d'amertume, que «le Mali s'est effondré le 22 mars 2012, sous les coups de boutoir de jeunes officiers subalternes qui ont fomenté un coup d'Etat». De son côté, l'ancien ministre des Iles Comores, M. Yousouf Said Soilihi, a préconisé plus de vigilance. «Nous devons être vigilants et nous mobiliser pour combattre le colonialisme sous ses diverses formes actuelles», a-t-il suggéré.À noter qu'une déclaration sera adoptée, aux termes des travaux de cette rencontre, par les participants en vue de consolider le «Front africain pour la démocratie et contre le retour du colonialisme en Afrique». A. Y.