Photo : Riad Par Lakhdar Siad Beaucoup de choses négatives peuvent être dites au sujet de la tenue des marchés de fruits et légumes ainsi que les conditions de transport et de stockage de ces produits agricoles qui deviennent très sensibles durant l'été. Ces considérations d'hygiène et de sécurité sont d'autant plus discutables dans la région de Tizi Ouzou où commerçants et consommateurs sont soumis à une pression permanente liée au marché parallèle florissant et à la flambée des prix des denrées de première nécessité qui les empêche de mieux apprécier les pratiques qui dominent leur métier pour les premiers et la qualité des produits pour les seconds. Et ce n'est sûrement pas la récente campagne de messages de sensibilisation, lancée par le ministère du Commerce par le biais des trois operateurs de téléphonie mobile, sur les problèmes d'hygiène et de sécurité des produits alimentaires, qui changera quelque chose au topo général marqué par la déliquescence du secteur commercial et la clochardisation des espaces dédiés aux activités d'échanges commerciaux. Ainsi les pratiques contraires aux normes d'hygiène et de sécurité des aliments sont courantes dans les semblants de marchés de fruits et légumes de la wilaya de Tizi Ouzou. Il n'est pas rare, par exemple, de voir des bouchers exposer la viande hors frigo, à l'air libre et à la merci des mouches et autres insectes et travailler ainsi pendant toute la durée du marché hebdomadaire. Les commerçants évoquent la non-conformité des espaces qui leur sont dévolus par les autorités pour l'écoulement de leurs marchandises et le manque d'entretien de ces aires quotidiennement sollicitées, sans oublier la défaillance de ces infrastructures dans bon nombre de communes de la wilaya de Tizi Ouzou. Comme des intervenants du domaine l'ont souligné, les précédentes fois, le nombre de marchés réguliers (marchés de gros, marchés couverts, marchés de proximité…) ne répond pas à la demande en cours dans la région de Kabylie. Le manque notable de marchés réglementés a généré bien des problèmes pour les commerçants légaux et consommateurs. des centaines de commerçants informels et ambulants étalent, tous les jours et pendant toute l'année, leurs marchandises sur les étroites chaussées en plusieurs endroits de la prisée RN 12, créant des désagréments aux automobilistes, obligés de subir une file de voitures longue de 3 à 5 km et aux riverains, victimes, nuit et jour, de la nuisance sonore. Autrefois, les seuls sites connus pour accueillir toutes sortes de marchandises étaient les marchés hebdomadaires qui se tenaient presque dans tous les chefs-lieux de commune, au bonheur des bourses moyennes. C'est principalement à cause de l'absence de marchés réguliers que les rares et anciens marchés construits, relevant du vieux bâti, sont pris d'assaut par les marchands de plus en plus nombreux et… sans scrupule, pour la plupart d'entre eux. Ce n'est que cette année que les responsables locaux ont cédé au privé (Frères Chabane) la réalisation d'un marché de gros en fruits et légumes par un investisseur, à proximité de la rocade, destinée à recevoir toute l'activité de commercialisation de gros en fruits et légumes de la wilaya, selon la Direction du commerce. Les travaux de terrassement ont débuté mais l'avance des travaux reste très lente, quoiqu'il demeure toujours insuffisant pour répondre à la demande disparate des habitants des 67 communes (plus de 1 500 villages) que compte la wilaya de Tizi Ouzou. Dans cette situation, la construction de marchés de proximité dans toutes les localités et l'entretien de ceux existants sont préconisés pour sauver une activité gangrenée par l'informel. L'on rappelle, dans ce sens, que le programme de réhabilitation de 14 marchés communaux (selon la Direction du commerce locale) dans la wilaya de Tizi Ouzou tarde à se concrétiser entièrement. Les menaces sanitaires liées à la qualité peu fiable des pratiques commerciales pèsent toujours sur la population de la région de Kabylie.