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Les dissidents du FFS vont tenir une conférence nationale pour l'alternative démocratique avant la fin de l'année Ils ont tenu un meeting à Tizi Ouzou avec la participation de Bouhadef, Zenati, Bouakouir, Kerboua et Mammeri
De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Les dissidents du Front des forces socialistes ont tenu jeudi dernier leur meeting à Tizi Ouzou, même s'ils n'ont pas reçu l'autorisation pour cela. Programmé par ses initiateurs au théâtre régional Kateb-Yacine, le meeting des opposants à la direction nationale du FFS a finalement eu lieu sur la place de l'ancienne mairie, où entre 300 et 400 militants et curieux sont venus écouter d'anciens responsables de ce parti, comme Mustapha Bouhadef et Djamel Zenati. Tout en épargnant le président du parti, Hocine Aït Ahmed, les animateurs du meeting ont été particulièrement acerbes à l'égard de la direction du FFS, qu'ils accusent d'avoir vendu le parti et d'avoir abandonné sa ligne originelle. Les dissidents du FFS ont annoncé dans le cadre de leur démarche protestataire, l'organisation d'une conférence nationale de construction de l'alternative démocratique, selon l'ex-secrétaire général par intérim, Mustapha Bouhadef, qui a précisé qu'elle se tiendrait avant la fin de l'année. «Je ne peux pas en dire plus, parce que nous ne voulons pas imposer des idées aux militants qui vont nous rejoindre», a affirmé Bouhadef, non sans préciser que leur mouvement restera dans la lutte pacifique et ne fera pas de concessions au pouvoir. De son côté, le candidat FFS pour l'émigration lors des dernières législatives du 10 mai, Samir Bouakouir, n'a pas manqué de qualifier l'idée de Bouhadef de «pertinente», en précisant que cette conférence «va regrouper tous les segments de la mouvance démocratique». «Il faut sortir de la culture du chef», a martelé l'ex-secrétaire national chargé de la communication, qui lancera un appel à «tous les militants de la démocratie, quelles que soient leurs tendances politiques ou idéologiques» à rejoindre leur mouvement. À Tizi Ouzou et parmi quelques présents et des journalistes, on parle déjà d'une volonté des dissidents du FFS de créer un mouvement politique, à partir de cette conférence. Sinon, le meeting a été une occasion de descendre en flamme la direction du parti, accusée d'avoir «changé de vocabulaire et les concepts, qu'elle a empruntés au FLN et au RND», selon l'ex-premier secrétaire national, Ali Kerboua, qui présente les éléments contestataires comme «gardiens de la ligne du parti». Après que Djoudi Mammeri eut évoqué sa «volonté de remettre le parti sur les rails», Samir Bouakouir dénoncera l'invasion de la politique par l'argent, donnant l'exemple de ces partis qui vendent la tête de liste au plus offrant. Pour Bouakouir, qui dit «refuser le système de clientélisation», la préservation du FFS est «un enjeu qui ne concerne pas seulement les militants mais toute la société», dénonçant la direction du parti qui a «piétiné les valeurs du FFS et l'a vendu au pouvoir». L'ancien député FFS (1997/2002) et ancien animateur du MCB, Djamel Zenati, interviendra en dernier et s'attaquera tout de go à ses adversaires du jour. «L'appareil du FFS est en train d'aider un Etat policier qui, lui, prépare le lit d'une République intégriste», a lancé Zenati, en faisant allusion au slogan historique et traditionnel du parti présidé par Hocine Aït Ahmed : «Ni Etat policier, ni République intégriste». Pour lui, le FFS «est devenu une photocopie du système autoritaire». L'ancien directeur de campagne de Hocine Aït Ahmed, lors de la présidentielle de 1999, dénoncera en outre «la capitulation du FFS», en recentrant son discours sur l'Algérie qui «a perdu toute sa souveraineté, 50 ans après l'indépendance». «L'Algérie n'a aucune souveraineté, toutes les décisions sont dictées de l'extérieur», a ajouté Zenati qui n'omettra pas d'évoquer la répression de toutes les manifestations que la société tente d'organiser.