Le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, a annoncé vendredi dernier la nomination de l'Algérienne Leila Zerrougui comme sa représentante spéciale pour le sort des enfants en temps de conflit armé. Née en 1956 à Souk-Ahras, Mme Zerrougui, qui viendra en remplacement de Mme Radhika Coomaraswamy (Sri Lanka), est actuellement représentante spéciale adjointe du Secrétaire général et adjointe au chef de la Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), où, depuis 2008, elle a conduit les efforts menés par la Mission pour promouvoir le renforcement de l'Etat de droit et la protection des civils. Experte juridique en matière de droits de l'Homme et en administration de la justice, Mme Zerrougui «a mené une carrière exemplaire dans le renforcement de l'Etat de droit et dans la défense de stratégies et d'actions pour la protection des groupes vulnérables, en particulier celle des femmes et des enfants», souligne l'ONU. Mme Zerrougui a été membre du Groupe de travail sur la détention arbitraire au Conseil des droits de l'Homme des Nations unies depuis l'année 2001, et elle a été présidente et rapporteur de ce Groupe de travail de 2003 à 2008. Elle avait auparavant servi en tant que membre expert d'un certain nombre de groupes de travail et de comités de la Commission des droits de l'Homme. Avant d'assumer ses engagements internationaux, Mme Zerrougui a mené une longue carrière dans la justice algérienne et, en 2000, elle a été nommée à la Cour suprême de l'Algérie. Elle a été juge des mineurs et juge dans un tribunal de première instance de 1980 à 1986, ainsi que juge de Cour d'appel de 1986 à 1997. De 1998 à 2000, elle a servi comme conseillère juridique au cabinet du ministre de la Justice. Mme Zerrougui est diplômée de l'Ecole nationale d'administration d'Alger (promotion 1980). Depuis 1993, elle a occupé divers postes d'enseignante d'université dans les facultés de droit en Algérie, et a été professeur associé à l'Ecole supérieure de la magistrature (Alger). Elle a publié de nombreux articles sur l'administration de la justice et les droits de l'Homme. Il est à rappeler que les Nations unies ont réalisé des progrès très importants depuis une dizaine d'années afin de protéger les enfants dans les conflits armés. Depuis l'adoption de la résolution 1612, la question des enfants dans les conflits armés est solidement ancrée à l'ordre du jour concernant la paix et la sécurité internationales. Elle est aujourd'hui intégrée dans les mandats. Si des résultats très significatifs peuvent être mesurés dans différents domaines, ils ne doivent cependant pas occulter le fait que des insuffisances subsistent et qu'il conviendrait de travailler encore pour y remédier. Rappelons enfin que, dans son dernier rapport, le Conseil de sécurité de l'ONU a affiché sa détermination à faire des écoles et des hôpitaux des «zones de paix» dans les conflits armés. R. I.