Dans le cadre de la protection des sites culturels en péril, l'ancienne église Saint Louis, qui est située dans le quartier populaire de Sidi El Houari d'Oran, fera prochainement l'objet de travaux urgents de restauration. Le responsable des sites archéologiques de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (Ogebcp) d'Oran, Massinissa Ourabah, précisera à l'APS que «cette opération vise à préserver ce site d'une dégradation accélérée de certaines de ses parties comme le clocher, la salle des prières et de ses trois grandes coupoles». Ces travaux de restauration porteront sur le renforcement des façades est et ouest de cet ancien lieu de culte. La première étape de restaurations interviendra après une étude réalisée par un bureau d'études spécialisé national retenu par le ministère de la Culture, suite à un appel d'offres émis pour entreprendre les travaux qui seront lancés prochainement, selon le même responsable. Après l'achèvement des travaux d'urgence, il est prévu que cette ancienne église, classée en 1967 comme site à protéger, puisse bénéficier d'une étude en vue de sa réfection. Actuellement, la cave de cet édifice religieux abrite le Centre culturel Sidi El Houari, relevant de l'APC d'Oran. Cette église a été squattée par cinq familles, qui ont été relogées en 2004 dans des appartements décents. A l'origine, ce site était une mosquée qu'on avait construite sur un ancien lieu de culte antique et qui portait le nom d'El-Bitar, un savant musulman spécialiste en pharmacie. Après l'occupation d'Oran par les Espagnols, la mosquée a été transformée en église, appelée «Notre-Dame de la Victoire». En 1708, après la victoire sur les Espagnols du Bey turc Mustapha Ben Youssef, les musulmans saccagèrent l'église, mais ne la transformèrent pas en mosquée. Le lieu sera réaffecté au culte juif et redevint synagogue. Les Espagnols envahirent une nouvelle fois Oran en 1732 et la synagogue redeviendra, encore une fois, église. Elle sera en grande partie détruite lors du tremblement de terre de 1790, et sera finalement abandonnée par les Espagnols en 1792. Il faudra attendre 1838 pour que l'église soit reconstruite sous la colonisation française, qui l'a élevée au rang de cathédrale en 1866 jusqu'en 1930, année où le titre de cathédrale d'Oran sera attribué à l'église du Sacré-Cœur de Jésus, sur la place Jeanne-d'Arc. Avec la restauration de ce site du patrimoine cultuel, c'est tout un pan de l'histoire d'El Bahia qui sera sauvegardé pour préserver des empreintes de l'histoire tumultueuse qu'a connu l'Algérie à travers les siècles. Rappelons que la cathédrale du Sacré-Cœur de Jésus a été transformée en bibliothèque. S. A./APS