Photo : S Zoheir Par Hasna Yacoub Afin de mettre un terme à la polémique née à la suite des déclarations du Pdg de Mobilis samedi dernier, la présidente de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (Arpt), Mme Zohra Derdouri, a tenu à expliquer hier que l'évolution des parts de marché de la téléphonie mobile en Algérie est tributaire de l'investissement consenti et de l'amélioration de la qualité de service. Dans sa réaction aux appels d'opérateurs de la téléphonie mobile à rééquilibrer les parts du marché et empêcher toute dominance, la responsable de l'Arpt a souligné «concrètement, l'évolution des parts de marché ne peut se faire qu'à travers l'amélioration des pratiques commerciales, notamment la qualité de service». Elle a ajouté, citée par l'APS, que cette évolution n'est possible qu'à travers l'investissement «consenti», une politique de marketing «audacieuse» et une réponse aux attentes du consommateur en termes de prix de diversité des services offerts. Mme Derdouri a souligné par ailleurs qu'il fallait «empêcher non pas la dominance qui est caractéristique du marché concurrentiel, mais l'abus de dominance qui est une pratique répréhensible», rappelant que «la détermination du seuil de dominance incombe légalement au régulateur». Rappelons qu'une polémique, par médias interposés, a éclaté après l'interview samedi dernier du Pdg de Mobilis à l'APS dans laquelle il avait indiqué que l'objectif de Mobilis en matière de parts de marché pourrait être atteint notamment si l'autorité de régulation intervenait, comme cela se fait de par le monde, pour équilibrer le marché et empêcher la dominance d'un opérateur. Réagissant aux propos du Pdg de Mobilis, l'opérateur Nedjma a sollicité, dans un communiqué, l'adoption par l'Arpt de mesures réglementaires destinées à assurer «le rééquilibrage du marché de la téléphonie mobile», afin de «garantir les conditions d'une concurrence loyale et empêcher tout abus de position dominante». Sans tarder, l'opérateur public, Mobilis, a réagi, sur son site Internet, aux déclarations de Nedjma (sans citer l'opérateur) pour se dissocier et se démarquer. Mobilis a même accusé l'opérateur de tenter de «créer la polémique et l'amalgame en associant nos préoccupations aux siennes, alors qu'elles ne relèvent pas de la même nature, ni du même intérêt. Il est évident qu'aucun opérateur ne peut avoir une réelle assise sur le marché sans consentir de réels et importants investissements sur le plan technique pour desservir tous les abonnés y compris ceux se trouvant dans des zones à faible rentabilité». Mobilis a ajouté «qu'une concurrence loyale doit donc être assurée pour préserver le patrimoine des opérateurs. Un opérateur, ne peut se dérober à ses obligations telles que dictées dans le cahier des charges de la licence, en mettant en avant un rééquilibrage du marché dont l'idée sous-tendue est de pouvoir accéder aux équipements et installations réseau des autres opérateurs, subterfuge pour ne consentir aucun investissement et se limiter à la génération de profits et de dividendes». A préciser enfin que le marché de la téléphonie mobile en Algérie est partagé entre trois opérateurs : Djezzy (avec plus de 16 millions d'abonnés en 2011), Mobilis (près de 11 millions d'abonnés) et Nedjma (près de 9 millions d'abonnés).