Fuyant la guerre qui fait rage dans leur pays, des centaines de milliers de Syriens se réfugient dans les pays voisins. Les statistiques du mois de juin fournies par l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (Unhcr), indiquent qu'ils sont plus de 21 000 Syriens à se réfugier en Jordanie, 27 500 au Liban et plus de 24 000 en Turquie. L'Algérie, pays pourtant géographiquement éloigné de la Syrie, est également touchée par cet exode massif des Syriens.Toutefois, un flou total entoure leur nombre. Selon les ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères, ils seraient 12 000 à s'être réfugiés sur le sol algérien. Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (Cncppdh), Me Farouk Ksentini, avance, pour sa part, le chiffre de 25 000 disséminés essentiellement à travers quatre wilayas : Alger, Oran, Tlemcen et Annaba. L'avocat se base sur les affirmations des représentants des réfugiés qu'il a reçus tout récemment. Combien sont-ils exactement ? Au niveau du Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies en Algérie, l'on compte seulement une centaine de cas enregistrés et qui concernent uniquement les Syriens qui campent au square Port-Saïd (Alger), selon une source proche de cet organisme onusien. L'ambiguïté qui entoure le statut des Syriens (réfugiés ou touristes ?), rend de plus en plus improbable et difficile toute assistance en leur faveur. À ce propos, un réseau d'associations de défense des droits de l'Homme et des réfugiés, conduit par le réseau algérien pour la défense des droits des enfants (Nada) et le HCR, s'attelle à réaliser un état des lieux ainsi que le recensement des Syriens qui ont choisi l'Algérie après la fermeture des passages frontaliers avec les pays voisins. Le travail du réseau consiste, aussi, à faciliter les procédures d'enregistrement, d'orientation et de prise de contact avec le HCR en vue d'assurer une meilleure prise en charge aux ressortissants syriens qui, officiellement, sont considérés comme des touristes, puisque leur entrée en Algérie s'est faite de manière légale. Néanmoins, ils ont 90 jours pour circuler librement en Algérie ; au-delà ils seront considérés comme des résidents illégaux.La venue des Syriens coïncidant avec le mois sacré de Ramadhan, n'a pas laissé indifférente la société civile algérienne qui a entrepris un travail de solidarité au profit des familles syriennes. L'initiative du réseau Nada, du HCR et d'un certain nombre d'associations de bienfaisance (Ness El Khir, Scouts musulmans algériens, association des oulémas algériens, etc.) s'inscrit dans cette optique. Réunis dernièrement au siège du réseau Nada, ces associations et organismes sont sortis avec un certain nombre de résolutions. Il a été notamment question d'installer, dans les plus brefs délais, un «organe de la société civile de coordination» à l'effet de participer dans la prise en charge des expatriés syriens en Algérie. La réunion a, en outre, débouché sur l'urgence de mettre en place un «plan de coopération» entre les intervenants de la société civile dans la limite de leurs domaines d'interventions.Les participants à cette rencontre, qui a vu la participation du chef de projet du Conseil italien pour les réfugiés (CIR), M. Barsella, ont souligné la nécessité de communiquer avec les institutions étatiques «afin de mettre en place une stratégie de partenariat et de coordination pour la prise en charge des expatriés syriens, en particulier les femmes et les enfants, tout en assurant leurs besoins (santé, hébergement et scolarisation).» «Nous agirons dès que l'Etat aura finalisé son plan d'action. En attendant, aucune action ne sera entreprise», assure Kissoum Mohamed du CRI. Y. D.
La fondation Emir Abdelkader appelle à la solidarité avec les réfugiés syriens La Fondation Emir Abdelkader a recommandé, hier, dans un communiqué aux populations algériennes de montrer «la plus grande solidarité» envers les «frères syriens» en leur accordant l'accueil et le soutien qu'ils méritent en «cette période délicate». «La Fondation recommande aux populations algériennes de montrer la plus grande solidarité envers nos frères syriens, de leur accorder l'accueil et le soutien qu'ils méritent en cette période délicate, et à leur manifester une grande fraternité et beaucoup de réconfort afin d'affermir cet élan unanime de solidarité», a indiqué la Fondation. «Devant l'afflux de ce qu'il convient de nommer pudiquement les réfugiés syriens, et compte tenu de l'état de grande détresse dans lequel ils se trouvent, la Fondation ne peut qu'exprimer sa grande et durable solidarité avec ces personnes, déplacées malgré elles, et confrontées à une situation qui rend vulnérables femmes, hommes et enfants, de plus en plus nombreux à solliciter notre aide», a ajouté la même source.