Les athlètes algériens engagés dans les compétitions aux Jeux Olympiques de Londres-2012 ont été prématurément éliminés à l'issue des premiers tours. Tandis que les autres, les espoirs de médailles comme ils ont été surnommés, ceux promus à un bel avenir, ont été écartés après un ou deux tours. Ils ont très tôt quitté le parcours, après de piètres prestations. Ces éliminations interviennent au cours d'une saison internationale marquée par l'absence du football algérien sur la scène africaine de toutes les catégories. C'est avec une certaine tristesse que les Algériens ont suivi les Jeux Olympiques à Londres, parce que leurs représentants n'ont rien pu leur offrir. Mais ce n'est pas seulement aux JO que les résultats récents s'avèrent peu convaincants. La participation des sportifs algériens aux Jeux panarabes à Doha et africains à Maputo, jugée plutôt médiocre par les observateurs, en est aussi une preuve. On est loin d'oublier les péripéties tantôt rocambolesques tantôt franchement périlleuses des autres sélections, voire des athlètes de grande renommée appelés à défendre les couleurs nationales dans des rendez-vous internationaux. Tous les exemples cités mettent en exergue les multiples et complexes problèmes posés pour la préparation, l'encadrement, la prise en charge, la formation des jeunes talents et la participation des représentants algériens aux compétitions internationales. Sans être exhaustifs, l'observation fréquente de la préparation et de la participation des sélections nationales ou des équipes assimilées aux rendez-vous internationaux nous permet de relever quatre aspects importants. La sélection, le cycle et le lieu de préparation Qu'il s'agisse du football et sans doute davantage encore des autres disciplines sportives, la sélection des athlètes et la préparation technique posent invariablement de nombreux problèmes, malgré les expériences positives ou négatives accumulées depuis de longues années. Les encadreurs techniques ne cessent d'avouer après coup qu'ils font souvent face à de multiples pressions pour sélectionner ou non tel ou tel athlète. Il n'est pas évident qu'ils soient toujours eux-mêmes au-dessus de tout soupçon. La préparation technique quant à elle n'obéit pas toujours aux normes de temps et de conditions techniques requises. Il est même aussi arrivé que cette responsabilité incombe aux athlètes eux-mêmes, dans certaines disciplines individuelles. En observant sommairement les problèmes relatifs à la sélection et à la préparation technique, on dégage, en filigrane certaines difficultés de l'encadrement technique. En théorie, chaque sélection nationale, quelle que soit la discipline, doit bénéficier d'un encadrement technique adéquat élargi aux aspects médicaux, psychologiques etc. L'on en vient pourtant à se poser des questions lourdes de conséquences : qui est réellement l'entraîneur-sélectionneur ? Quel est son programme de travail ? Quel est son statut ? Quelles sont ses conditions de vie et de travail ? Certaines réponses à ces questions dépendent de ce qu'il y a dans la feuille de route de l'entraîneur et de son staff.
Le financement aléatoire et tardif L'un des handicaps majeurs des sélections nationales devant participer aux compétitions internationales est connu depuis longtemps. Il s'agit du mode et des délais de financement de la préparation, de la bourse à octroyer à l'athlète, du cycle de la participation et, en fin, du lieu de la préparation à ces grands rendez-vous, pourtant programmés à l'avance. Généralement bouclés à la dernière minute, pour des raisons liées tantôt aux affaires des chargés de la programmation et de la planification, tantôt aux atermoiements ou nécessaires arbitrages de l'administration du MJS, du COA ou des fédérations, et leur bonne volonté, quand ses représentants sont enfin disponibles, prennent difficilement en compte tous les aspects techniques déjà évoqués. Et ce, d'autant plus que, selon nombre de responsables sportifs eux-mêmes, la mise en œuvre de ces programmes et leur mise en application relèvent d'un nombre de responsables et d'officiels.
Des pléthores d'officiels à chaque sortie : pour quel but ? Nombres de présents aux compétions internationales, aux Jeux panarabes et africains ont récemment relevé, que le nombre pléthorique d'officiels au sein des délégations sportives nationales lors des compétitions internationales constitue un handicap pour les athlètes. L'argent du sport, doit revenir pour l'essentiel aux sportifs. En analysant ces différents aspects, et après la série négative de nos athlètes aux Jeux Olympiques, la responsabilité incombe au ministère de la Jeunesse et des Sport et aux fédérations au sein desquelles on peut y trouver des gens venant se sucrer sur le dos des sportifs. Nous espérons que le premier magistrat du pays ouvre un dossier d'autant plus important qu'il a eu, bien évidemment, une incidence profonde sur les résultats.
Absence de politique sportive, marginalisation du sport scolaire et universitaire Combien de fois, lors des colloques, des réunions ou des conférences, les présents fustigent l'absence d'une politique sportive dans le programme du MJS ou des fédérations ? Le ministère de tutelle manque de vision claire pour la gestion du sport national. Les personnes qui gèrent le sport dans ce pays ne savent pas l'importance que revêt le sport pour l'image du pays. Les éliminations en cascades ne sont que la partie visible de l'iceberg. C'est tout le sport algérien qui est malade parce que rien n'est fait pour l'amener à être compétitif sur le plan continental et international La parfaite illustration en est la piètre prestation des Algériens aux derniers Jeux africains à Maputo. Le MJS n'ayant pas de politique sportive, les différentes disciplines sportives préparent les échéances internationales dans l'improvisation. Il n'existe aucune planification, aucune programmation ni de projection par rapport aux ambitions du pays. Le sport est, par contre, devenu une source d'enrichissement illicite de différentes personnes qui se sont succédé à la tête de ce département, du COA ou des fédérations sportives.La jeunesse constitue la sève vivifiante d'une nation. D'où l'importance pour le gouvernement de s'occuper de l'encadrement de sa jeunesse. Le sport en est l'un des moyens. Faisant fi des lois, il faut savoir que la nouvelle vision du sport national doit mettre au centre les préoccupations de l'athlète. Celui-ci est souvent utilisé comme prétexte pour continuer la prédation du Trésor public. La aussi, il faut appliquer la loi sportive qui devra être stricte. Et tout cela devra s'accompagner d'une rigueur dans le contrôle de la gestion de différentes disciplines et de leurs fédérations. A. B.