Photo : Riad Par Amirouche Yazid En Algérie depuis le 1er août 2012 afin de remettre son rapport aux autorités algériennes, José Igancio Salafranca a défendu le travail mené par son équipe à l'occasion des élections législatives du 10 mai 2012. Le chef de la mission d'observation électorale de l'UE a rejeté, au cours de la conférence de presse tenue à l'Hôtel Sofitel, toute complaisance avec les autorités algériennes quant à la régularité du déroulement du scrutin. La présence réduite des représentants de la mission n'empêche pas, outre mesure, M. Salafranca de défendre ses constatations. Car même avec une faible présence relative, «cela nous donne une bonne capacité d'appréciation. C'est assez représentatif», a-t-il jugé.Le conférencier révèle au passage que l'Union européenne ne va pas envoyer une mission d'observation à l'occasion des prochaines élections locales annoncées officiellement pour le 29 novembre prochain, sauf «si les autorités algériennes nous adressent une invitation», dira-t-il. Et de préciser qu'il n'est pas dans les traditions de l'UE de superviser des élections locales. Mais concernant les législatives du 10 mai, le rapport Salafranca semble avoir péché par une succession de généralités jusqu'à ne pas pouvoir trancher si les conditions de son déroulement ont été régulières ou pas. Qualifiant ainsi le déroulement du vote d'«avancée notable», le conférencier n'a pas manqué d'énumérer quelques «éléments susceptibles d'être améliorés lors des consultations à venir». Les autorités tiendront-elles compte des recommandations en question ? Salafranca s'en tient à ce qu'il a entendu de la bouche du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales en lui remettant le rapport final. Les remarques de la mission de l'UE ont trait principalement au fichier électoral et à l'affichage des résultats dans les bureaux de vote. «Il s'agit, notamment du système d'enregistrement des électeurs qui présente certaines faiblesses structurelles, notamment en raison de l'absence de consolidation nationale du fichier électoral.» Dans ces conditions, la mission constate que «le fichier électoral ne peut pas faire l'objet d'un contrôle avéré de la part des partis politiques et candidats indépendants». Le rapport relève «l'absence de l'affichage des résultats au niveau communal (absent dans 36% des commissions observées)» et recommande «la remise systématique d'une copie certifiée des résultats aux représentants des partis politiques et des candidats présents». Ces facteurs, constate la mission, ont affaibli la transparence du processus. Autre tâche noire : la période de recours, qui s'est achevée avant même que les résultats aient été publiés en détail. Mais pour le constat global, le rapport Salafranca évoque «un certain nombre d'aspects positifs du processus électoral». Il émet en guise de conclusion une liste de 31 recommandations soumises à l'appréciation des autorités nationales. La principale est : «L'établissement d'un fichier électoral consolidé au niveau national et procéder à la publication systématique des listes définitives des électeurs»