Alors que des partis, dont ceux composant l'Alliance de l'Algérie verte ainsi que le PT, dénoncent «un hold-up électoral», selon l'expression de Louisa Hanoune, la mission d'observation de l'UE affirme qu'il n' y a aucune preuve de l'existence d'une quelconque fraude. Relevant néanmoins des insuffisances, celle-ci estime que les autorités algériennes devraient faire preuve de plus de transparence lors des prochains scrutins. Cependant, «des mesures additionnelles de transparence pourraient être prises afin de renforcer la confiance dans le processus tel que l'accès systématique des partis politiques à un fichier électoral consolidé au niveau national». La question concernant l'accès au fichier a été posée à maintes reprises par les journalistes. Le chef de la mission a expliqué avoir exprimé sa demande au ministère de l'Intérieur pour avoir accès au fichier électoral et a regretté de ne pas y avoir eu accès, du moins pas complètement. Le chef de la mission qui reste tout de même prudent quant à la transparence, a mis l'accent sur certaines anomalies constatées le jour du scrutin, essentiellement celles qui concernent la remise des copies certifiées (PV de dépouillement) des résultats du bureau de vote. «Si les représentants des candidats ont bien reçu une copie certifiée des résultats du PV, la mission constate que dans plus de 60 % des bureaux de vote observés, l'affichage public des résultats n'a pas été respecté, souvent par omission, alors qu'il est prévu par la loi électorale», a relevé le conférencier. D'après Salafranca, la mission a constaté le jour du scrutin «une atmosphère plutôt calme et ordonnée durant les opérations de vote, depuis l'ouverture jusqu'au dépouillement. Quelques incidents ont toutefois été relevés par nos équipes, principalement du fait du déroulement d'activités de campagne ou de présence de matériel de propagande électorale à proximité des centres de vote». La question de savoir si la mission a bel et bien observé des actes de fraude a été posée avec acuité. En réponse, le chef de la mission a indiqué que «les accusations de fraude dénoncées, entre autres, par l'Alliance de l'Algérie verte ne sont pas accompagnées de preuves palpables». A une question sur l'annonce des résultats préliminaires par le ministère de l'Intérieur avant la clôture de l'opération de dépouillement, M. Salafranca considère «excessives» certaines critiques de la Commission nationale de surveillance des élections (Cnisel) qui déplorait la communication des résultats avant la fin du comptage de voix à travers l'ensemble des bureaux de vote. «En Europe le ministère de l'Intérieur communique normalement les résultats préliminaires avant l'achèvement de l'opération de dépouillement», a-t-il argué. Sur le plan juridique, la mission de l'UE a constaté «certains vides juridiques et des incohérences, notamment entre la loi électorale et celle visant à une meilleure représentativité des femmes dans les assemblées élues». «Le scrutin marque un premier pas vers la démocratie», a souligné Salafranca avant d'ajouter qu'un rapport final plus détaillé sera remis aux autorités algériennes dans les mois qui viennent contenant des recommandations visant à améliorer certains aspects pour les futurs scrutins.