Ça y est, le chiffre est tombé. Les pouvoirs publics longtemps mis à l'index pour ne pas avoir pu satisfaire la demande en matière de logements sociaux et autres catégories, viennent de divulguer le nombre de logements inoccupés sur le territoire de la wilaya, dont un grand nombre faisait et fait l'objet de spéculation immobilière au détriment des citoyens qui sont vraiment dans le besoin et des caisses de l'Etat qui continuent à verser des sommes colossales pour la réalisation des différents projets dans le secteur de l'habitat. En effet, lors de la rencontre qui s'est déroulée jeudi dernier au niveau de la maison des jeunes Issiakhem de Bouira, entre les directeurs de l'exécutif et les membres de l'Assemblée populaire communale, les autorités locales ont avancé le chiffre de 3 000 logements inoccupés, si ce n'est pas plus, au niveau de la wilaya, dont quelque 1 530 unités sont localisées dans la commune de Bouira. Ce chiffre, sans doute inférieur à celui des demandeurs à travers la wilaya, suscite néanmoins, beaucoup d'interrogations, compte tenu du fait que les différentes opérations de distribution de logements et de recasement qui se sont effectuées au niveau du chef-lieu de wilaya, ces dernières années, ont été en majorité accompagnées de protestations et de contestations de la part des demandeurs qui n'ont pas été logés, alors que plusieurs avaient évoqué une distribution inéquitable et formulé des recours contre des listes de bénéficiaires qui ont été confectionnées par les commission communales ou de daïra. Cette situation constitue aussi un véritable paradoxe du fait que les entreprises et les promoteurs continuent à être tarabustés au sujet des chantiers abandonnés et autres programmes de logements non achevés. Au sujet de ces logements vides, au moment où des milliers de citoyens continuent d'habiter dans des habitations de fortune ou en location chez des particuliers, en attendant des jours meilleurs, le premier responsable de l'administration de la wilaya, qui a annoncé le 5 octobre dernier le déclenchement d'une enquête sur les logements financés par l'Etat (LSP, sociaux, RHP…) et qui ont été vendus ou sous-loués, a déclaré que ses services vont recenser ces logements inoccupés. Le souhait de plusieurs demandeurs, c'est de voir ces logements réaffectés au profit des vrais nécessiteux, mais il s'agit aussi de déterminer les circonstances dans lesquelles ces logements ont été distribués pour être enfin cédés ou achetés par d'autres personnes. Un travail de longue haleine qui nécessite, bien sûr, une volonté et une détermination des responsables locaux pour en finir avec les manœuvres de certains élus et administrateurs qui ont géré les différentes opérations de distribution depuis le dépôt des dossiers jusqu'à la remise des clés en passant par les enquêtes sociales. Par ailleurs, alors que la commune de Bouira et d'autres agglomérations souffrent d'un manque de foncier pour la réalisation des projets d'habitat et d'équipements publics, des élus ont fait part de plusieurs lots de terrain distribués, par le passé au niveau de Ras Bouira et d'autres quartiers, à des fonctionnaires désireux de construire leurs habitations, mais plusieurs assiettes de terrain ont été rétrocédées et revendues à des particuliers.