Photo : Riad De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Alors que la société assiste à des mutations croissantes, dans les différents secteurs, par l'urbanisation accélérée des villes et la réalisation de plusieurs équipements, censés prendre en charge les préoccupations des citoyens, les conditions sociales d'une large catégorie de citoyens ne cessent de se dégrader, en raison du manque d'emploi, la fermeture d'entreprises publiques économiques et la baisse du pouvoir d'achat pour les travailleurs. Ces facteurs ont engendré une paupérisation qui a accentué les crises sociales et les protestations de citoyens. Face à cet état de fait, les pouvoirs publics ont agi, par le passé, de différentes manières afin de trouver des solutions pour venir en aide à ces familles qui n'arrivaient pas à subvenir au minimum de leurs besoins quotidiens, sur les plans de la santé, l'hygiène et la nourriture, ainsi que la protection sociale. Cette année, les statistiques fournies par les services sociaux font état de l'augmentation du nombre de familles nécessiteuses à Bouira. Ceci dit, malgré l'essor économique annoncé, le marasme social progresse au sein de la société. En effet, pour le Ramadhan de cette année, des cadres de la wilaya indiquent que le nombre de couffins qui seront distribués à travers la régionest passé de 22 041 couffins en 2009 à 32 500 couffins pour 2010. Si ces chiffres caractérisent l'effort consenti par l'Etat pour venir en aide à ces familles, en portant l'enveloppe financière des aides sociales, de 68 millions de dinars l'année dernière à 98 millions de dinars cette année, les statistiques annoncées montrent aussi que la courbe du nombre des familles démunies est croissante. Dans leur démarche, les responsables locaux ont dû opérer avec plusieurs méthodes et mettre au point différents dispositifs afin d'atteindre les objectifs tracés en direction de cette catégorie de citoyens. Ainsi, en plus des associations de la société civile qui activaient dans le domaine du social, en collaboration avec les élus des assemblées locales, les pouvoirs publics avaient installé, au niveau des communes, des commissions de proximité chargées d'identifier les besoins des populations défavorisées, et de les aider dans le domaine social en matière de santé et d'hygiène. Cependant, alors que les assemblées étaient confrontées à des difficultés de fonctionnement, les comités de quartier et les associations qui étaient au départ très consultées, notamment dans le cadre de la distribution de logements sociaux pour les familles nécessiteuses, ou l'établissement d'un fichier social de la commune, ont vu leur rôle réduit sur le terrain. D'un statut de véritable médiateur entre les populations démunies et l'administration communale, ces comités se sont transformés en antres de bureaucratie où de simples fonctionnaires sont cloîtrés dans les bureaux à ne rien faire, alors qu'en principe , ces commissions étaient censées évoluer sur le terrain et près des sites où sont concentrées les familles démunies, de faire des visites de prospection dans les localités éloignées des centres urbains afin de servir de médiatrices entre ces populations et les services de l'action sociale au niveau communal. En effet, au niveau de Bouira, plusieurs contestations ont été enregistrées de la part des familles nécessiteuses, après le lancement d'enquêtes sociales pour la distribution de logements, lors du lancement d'actions sociales à l'occasion du mois de Ramadhan, de la rentrée sociale ou des fêtes religieuses. Souvent, ces commissions, dont les membres travaillent souvent à titre de bénévoles sont désignées du doigt par les familles qui se sentaient lésées ou oubliées des actions sociales mises en place par les autorités.