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Le canon Baba Merzoug suscite une polémique franco-française Le Quai d'Orsay affirme que «l'Algérie n'a formulé aucune demande officielle de restitution»
Une polémique franco-française entre les ministères français de la Défense et celui des Affaires étrangères du même pays semble bien engagée au sujet de la «demande officielle» de l'Algérie pour la restitution du canon Baba Merzoug. Le Quai d'Orsay, en affirmant lors d'un point de presse tenu hier à Paris que «le ministère des Affaires étrangères n'a pas reçu de demande officielle des autorités algériennes en vue de la restitution de ce canon», vient de jeter le trouble, en tout cas assez pour laisser penser à une simple procédure tatillonne de la part d'une lourde administration. Ou bien s'agit-il d'une tentative de noyer cette même demande dans des querelles bureaucratiques ? Sinon comment expliquer cette réponse du Quai d'Orsay alors que, pas plus tard que samedi dernier, une conseillère du cabinet du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, citée par le quotidien français Ouest-France avait indiqué que la France a reçu, début juillet dernier, une «demande officielle» de l'Algérie pour récupérer le canon qui a défendu Alger pendant deux siècles et qui trône aujourd'hui, depuis les années 1830, à l'Arsenal de Brest (France). «Une demande officielle a été déposée début juillet auprès du Quai d'Orsay, qui examine le dossier», avait indiqué cette conseillère du ministre français de la Défense. «Plusieurs demandes émanant d'associations algériennes ont été déjà déposées par le passé sans succès, mais il s'agit de la première demande officielle», a-t-elle ajouté. «La marine française est très attachée à ce canon qui fait partie du patrimoine de la Défense», avait toutefois précisé la conseillère de M. Le Drian. Baba Merzoug, chez les Algériens, et «la Consulaire» chez les Français, est un canon de 12 tonnes, long de 7 m, capable de tirer à 4,8 km, qui a été fondu au 16e siècle par un Vénitien pour défendre la baie d'Alger à l'époque sous occupation ottomane. Cette pièce d'artillerie donnera durant près de deux siècles à la capitale algérienne la réputation de forteresse imprenable. Le canon a été saisi le 5 juillet 1830 après l'invasion d'Alger par les troupes françaises et il sera emmené en France comme «trophée» dès le début de la colonisation française. Monté sur un socle de granit, le canon se dresse aujourd'hui au sein du complexe naval de l'arsenal de Brest. L'Algérie espérait récupérer ce canon mythique, qui est un bien patrimonial volé par l'occupant, à l'occasion du cinquantenaire de son indépendance. A. R.