La décision de l'OPEP de réduire son offre de 1,5 million de barils par jour, entrée en application samedi dernier, «va prendre beaucoup de temps pour se mettre en place», a déclaré hier M. Chakib Khelil, ministre de l'Energie et président en exercice du cartel. Cela s'explique, selon le ministre, par le fait que «le marché n'a pas encore intégré la baisse de la production de l'OPEP». «Plusieurs pays, dont l'Algérie, les Emirats, l'Iran, le Nigeria, ont déjà annoncé la baisse de leur production. On attend que les autres membres du cartel informent leurs clients» pour évaluer l'impact de cette décision sur le marché, a-t-il encore indiqué sur les ondes de la radio Chaîne III. Le marché attend la baisse de 5% de la production de l'Arabie saoudite, qui «n'a pas encore notifié sa décision de baisse à ses clients», a ajouté le ministre qui est revenu sur les fondamentaux du marché, affirmant que «c'est la loi du marché qui va décider du niveau des prix». Il est à préciser que les pays de l'OPEP se fixent comme objectif de stabiliser les prix du pétrole entre 70 et 80 dollars le baril. Pour ce faire, ils n'ont d'autres choix que de se conformer à la décision de réduction de la production prise, le 24 octobre dernier, à Vienne, lors d'une réunion extraordinaire de l'organisation pétrolière. La réduction de l'offre de 1,5 million de barils par jour vise à enrayer la chute des prix du pétrole en pleine crise financière internationale. Les cours du pétrole ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis le mois de juillet où ils avaient atteint plus de 147 dollars et ils vont d'ailleurs poursuivre leur tendance à la baisse si la situation économique mondiale ne s'améliore pas. «Tout dépend de la situation économique mondiale. Si elle continue à se détériorer, il est clair que la demande perçue par le marché va diminuer, donc il y aura une tendance à la baisse des prix du pétrole», a estimé M. Khelil qui n'a cependant pas écarté une remontée des prix, libellés en dollars, en cas de baisse de la monnaie américaine. «Si le dollar faiblit par rapport aux autres monnaies, à ce moment- là, il y aura une remontée des prix du pétrole. C'est l'impact de tous ces éléments-là qui va décider du prix du pétrole», a-t-il expliqué. Le président de l'OPEP prédit cette remontée des cours dans les deux à trois ans à venir : «Nous pouvons affirmer qu'à long terme, dans les deux à trois ans, les prix du pétrole vont remonter car il y a un désinvestissement et beaucoup de projets ont été arrêtés.» En ce concerne l'Opep du gaz, M. Khelil a rappelé l'existence depuis cinq ans du Forum des pays producteurs et exportateurs de gaz pour lequel les pays membres ont engagé une réflexion afin d'en revoir les statuts. Il est également revenu sur la mise sur pied à Doha d'un groupe de travail chargé de la question et a fait état de la réunion prochaine du Forum à Moscou qui décidera du statut à donner à cette entité. Il a, en outre, tenu à préciser que cette structure n'a pas d'impact sur le marché du gaz dont les prix sont liés à des contrats à long terme et indexés sur ceux du pétrole. L'organisation ne pourra agir que sur un marché du gaz indépendant, et «cela n'est pas dans nos cartes d'ici 10 à 15 ans. Cela ne se fera pas avant le développement du GPL», a indiqué Chakib Khelil. H. Y.
13 unités de désalinisation de l'eau de mer en chantier à travers le pays
Le secteur de l'énergie compte désormais la réalisation en cours de 13 unités de dessalement de l'eau de mer à travers le pays avec le lancement des travaux de l'unité de Oued Sebt (Tipasa) et prochainement celle d'El Tarf, a indiqué hier le ministre de l'Energie et des Mines. M. Chakib Khelil a précisé que le volume d'eau dessalée, à la réception en 2011 de ces 13 stations, sera de 2,2 millions m3/jour. L'ensemble de ces réalisations ont nécessité un investissement global de 300 millions de dollars.