Le Conseil de sécurité doit s'unir pour trouver une solution à la crise syrienne. C'est en substance l'appel de Lakhdar Brahimi, ancien ministre des Affaires étrangères algérien, pressenti pour succéder à Kofi Annan comme médiateur international en Syrie. M.Brahimi dans un communiqué commun du groupe des «Elders», qui réunit des personnalités œuvrant au règlement des conflits dans le monde, a appelé, hier, le Conseil de sécurité des Nations unies à s'unir. «Le Conseil de sécurité de l'ONU et les Etats de la région doivent s'unir pour permettre une transition politique dès que possible», a indiqué l'ancien ministre des Affaires étrangères algérien. «Des millions de Syriens réclament la paix à grands cris. Les grandes puissances ne peuvent plus rester divisées et ignorer ainsi cette demande pressante», a-t-il ajouté. «Les Syriens doivent s'unir en tant que nation pour trouver une solution. C'est la seule manière de garantir que tous les Syriens pourront vivre ensemble en paix, dans une société fondée non pas sur la peur des représailles mais sur la tolérance», écrit encore M. Brahimi dans cette tribune des «Elders». La déclaration ne fait pas mention de ses chances d'être nommé envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie en remplacement de Kofi Annan, qui quittera son poste fin août. Selon des diplomates à l'ONU, M. Brahimi, 78 ans, est pressenti pour succéder à M. Annan et sa nomination pourrait être annoncée en début de semaine prochaine. Un porte-parole de l'ONU a refusé de commenter cette éventualité, indiquant que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon poursuivait ses consultations à ce sujet. M. Annan, nommé en février, a démissionné jeudi dernier en déplorant précisément le manque de soutien des grandes puissances à sa mission en raison de leur désunion. Son plan de paix en six points est resté lettre morte. Depuis le début de la crise syrienne il y a 17 mois, la Russie et la Chine ont mis à trois reprises leur veto au Conseil de sécurité à des résolutions occidentales visant à faire pression sur le gouvernement syrien, paralysant ainsi l'action du Conseil. Le communiqué des «Elders» inclut aussi un commentaire de l'ancien président finlandais et Nobel de la paix Martti Ahtisaari, dont le nom avait aussi circulé comme successeur de Kofi Annan. «La communauté internationale doit assumer ses responsabilités, aller au-delà des intérêts particuliers et des alliances régionales et trouver un véritable compromis dans l'intérêt supérieur du peuple syrien», affirme M. Ahtisaari. Dans cette tribune, l'ancien président américain Jimmy Carter et l'archevêque sud-africain Desmond Tutu, autres membres des «Elders», se disent également «scandalisés» par l'impuissance de la communauté internationale en Syrie.Sur le terrain, l'armée syrienne a repoussé vendredi une attaque contre l'aéroport international d'Alep menée par les rebelles et a tué la plupart des assaillants, a annoncé l'agence officielle Sana. Les Etats-Unis vont annoncer dans les jours à venir de nouvelles sanctions contre le régime du président syrien Bachar al-Assad et ses soutiens. R. I.