«La façon dont les négociations ont été menées jusqu'à maintenant ne peut pas continuer.» Les personnalités du groupe The Elders, (Les Aînés), présidé par l'archevêque Desmond Tutu, ont affirmé, hier, qu'ils «accueillent chaleureusement» les efforts de l'Autorité pour la reconnaissance d'un Etat palestinien par les Nations Unies de nature à «changer la dynamique du processus de paix au Moyen-Orient au point mort dans une direction positive». Dans une lettre adressée au gouvernement français et aux ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne (UE), les Aînés ont incité à «adopter une position commune forte en faveur d'une résolution qui appuierait le droit légitime du peuple palestinien à un Etat», en adéquation avec les conclusions du Conseil européen de décembre 2009 prônant une solution à deux Etats vivant côte à côte dans la paix et sécurité. Les Aînés estiment que «la façon dont les négociations ont été menées jusqu'à maintenant ne peut pas continuer». Ils affirment également que «toutes les négociations devraient avoir pour objectif de définir les frontières d'un Etat palestinien basé sur les frontières de 1967, avec sa capitale à El Qods-est». Le Groupe de 12 Aînés et sages de la politique internationale, formé par l'ancien président d'Afrique du Sud, Nelson Mandela et comprenant un panel de personnalités influentes dont l'ancien chef de la diplomatie algérienne, Lakhdar Brahimi, Graca Machel, Koffi Anan, Jimmy Carter, Mary Robinson, mène une diplomatie parallèle pour la résolution de conflits pressants, dont la Palestine. Parallèlement, intervenant le même jour, la Ligue française des droits de l'homme, la LDH, a appelé le gouvernement français, l'UE et ses Etats membres à soutenir la Palestine pour devenir le 194e Etat des Nations Unis et réaffirmer «ce qui tend à être oublié : le droit des Palestiniens à un Etat souverain dans des frontières aussi sûres et reconnues que celles de l'Etat d'Israël». Dans une lettre adressée au président Nicolas Sarkozy, la LDH considère que «cette reconnaissance permettra surtout de restituer aux négociations leur point de départ : les frontières de 1967, et non la politique d'annexion de fait suivi depuis plus de soixante ans par les différents gouvernements israéliens ».