Le bilan de la participation algérienne aux Jeux Olympiques de Londres-2012 aura été nul, avec tout de même une seule satisfaction : la médaille d'or arrachée avec brio par Taoufik Makhloufi dans l'épreuve du 1 500 m. Mais le triomphe de l'héritier des Morceli, Boulmerka et Benida Merah, aussi méritoire soit-il, ne doit cependant pas faire oublier la débâcle londonienne. C'est que l'arbre Makhloufi ne doit pas cacher la forêt d'échecs du sport national. Une seule médaille, certes en vermeil, mais des éliminations à la pelle. L'Algérie qui était attendue dans ses disciplines de prédilection (judo, boxe), n'a pas fait long feu. Elle a tout simplement sombré. L'émotion de Rachid Hanifi président du COA (Comité olympique algérien), feinte ou réelle, juste après la victoire de Makhloufi, ne règlera rien. Une victoire venue à point nommé pour les dirigeants algériens pris dans les rets de leurs incertitudes et absence de perspective. «La participation de l'Algérie aux JO de Pékin est honorable, même si je suis déçu du rendement de quelques disciplines. Il faut (...) essayez de faire mieux lors des JO de Londres-2012», disait, en 2008, Mustapha Berraf alors président du COA. Quatre années après, l'Algérie n'aura pas fait mieux. Pour expliquer les mauvaises performances des 60 athlètes algériens revenus de Pékin avec une bien maigre moisson (une médaille d'argent de Amar Benikhlef, et une autre en bronze de Soraya Haddad, en judo), Berraf avait mis cela sur le compte de l' «instabilité» des fédérations. «Les JO de Londres, on doit y penser dès maintenant», proclamait entre autres Berraf. Qu'a-t-on fait depuis ? Quatre années après l'«honorable» participation aux JO de Pékin ? C'est toujours la même instabilité au niveau des fédérations. Bien mieux, la crise a même touché la plus haute instance du sport national : le COA. Aujourd'hui, avec la énième désillusion de la boxe algérienne, avec l'élimination de Benchabla Abdelhafid l'un des derniers espoirs de médaille, les Algériens sont en droit d'exiger des explications, voire des comptes, des responsables du sport national, toutes disciplines confondues. Messieurs les présidents de fédérations, cessez de nous amadouer ! Prenez vos responsabilités et assumez vos échecs. La débâcle du sport olympique national, vous en êtes les responsables ! Cependant, on imagine mal M. Hanifi et consorts remettre le tablier en conférence de presse. Pour la simple raison que ce genre d'attitudes n'est pas propre aux responsables algériens, en général, et les sportifs en particuliers. Messieurs, assumez et nous vous pardonnerons…peut être ! «Plaider l'ignorance n'enlèvera jamais notre responsabilité», disait un célèbre écrivain anglais. Y. D.