Synthèse Hasna Yacoub Un séisme d'une magnitude de 6,2 a secoué hier l'Iran provoquant une panique générale. Le tremblement de terre dont l'épicentre se trouve à une soixantaine de kilomètres de Tabriz, une ville de 1,5 million d'habitants dans le nord-ouest de l'Iran, et à quelque dix kilomètres sous terre, est survenu à 16H53 (12H23 GMT), a annoncé le Centre sismologique de l'Université de Téhéran. Une réplique, d'une magnitude de 6 a ensuite eu lieu à 17H04 (12H34 GMT), selon la même source. L'Institut d'études géologiques américain, qui surveille les séismes à travers la planète, a confirmé ces secousses. Il a estimé la première à 6,2 et la deuxième à 6,3. Les agences Mehr et Fars ont rapporté que les communications téléphoniques terrestres et mobiles avaient été coupées par la secousse.Plusieurs autres villes de la région, notamment Ardébil, Meshkinshahr et Ahar ont également été fortement secouées. «L'accès aux villages de la région est coupé et nous avons seulement un contact téléphonique avec eux», a déclaré Mahmoud Mozafar, chef de la Protection civile iranienne à l'agence Mehr. «Aucun bilan n'a été annoncé pour l'instant mais des blessés ont été transférés à l'hôpital», a-t-il ajouté. Il a précisé que des hélicoptères avaient été envoyés dans les villages de la région. Selon un premier bilan, le séisme a causé au moins 80 morts et plus de 400 blessés. Un porte-parole des pompiers de Tabriz a affirmé de son côté à l'agence Isna que «l'électricité a été coupée dans la plupart des quartiers de la ville (...) et qu'il y a un trafic monstre dans la cité». Pouya Hajian, porte-parole du Croissant-Rouge iranien, a affirmé que plusieurs villes, notamment Ahar, Varzeghan, Mehraban et Heris, ainsi que six villages «avaient subi des dégâts». Mais un responsable du centre des catastrophes naturelles de la région, Khalil Saei, a affirmé qu'il n'y avait pas de mort à Tabriz. «Il est possible que des maisons aient été détruites dans les villages et nous avons dépêché des groupes de secours dans la région», a-t-il précisé. Ces villages sont «une source de préoccupation»,a affirmé à la télévision officielle le gouverneur de la région, Ahmad Alireza Beigi, ajoutant qu'il n'était pas encore en mesure de fournir un bilan. «Soixante villages (...) ont subi de lourds dégâts et ont besoin d'aide», a déclaré à Mehr un député de la ville durement touchée de Ahar, Abbas Fallah. Un responsable du ministère de l'Intérieur, Morteza Akbarpour, a en revanche affirmé que «50 habitants de Varzeghan blessés dans le séisme avaient été transférés à l'hôpital», selon l'agence Fars. Il a demandé aux habitants des régions touchées par le séisme «de ne pas dormir chez eux cette nuit». L'Iran est situé sur plusieurs failles sismiques importantes et a connu de nombreux tremblements de terre dévastateurs. Le séisme le plus mortel ces dernières années a tué 31 000 personnes, soit un quart de la population, dans la ville de Bam (sud) en décembre 2003.