Photo : Riad Par Hasna Yacoub La position des pays du Champ et particulièrement celle de l'Algérie vis-à-vis de la crise malienne, vient d'être renforcée par celle des Etats-Unis à travers la déclaration du général Carter Ham, haut commandant des forces armées américaines en Afrique (Africom). Ce dernier a estimé lundi dernier à Ouagadougou que la solution de la crise dans le nord du Mali, occupé par des islamistes armés, n'était pas «uniquement» militaire, mais aussi politique. «Mon point de vue est qu'il ne s'agit pas d'avoir une solution uniquement militaire au nord du Mali», a déclaré le général Ham. Si la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) «estime qu'il y a un rôle militaire qui doit être joué pour résoudre la crise au Nord-Mali, ce rôle doit être également accompagné par un rôle politique», a-t-il dit après un entretien avec le chef de l'Etat burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao dans cette crise. «Les défis qui se posent au niveau du Mali doivent être d'abord résolus au plan politique, tout en prenant en compte l'aspect humanitaire», a-t-il ajouté, évoquant les efforts internationaux «pour trouver une solution pacifique, une solution négociée au Mali». Il s'agit là de la même position prônée par l'Algérie depuis le début de la crise malienne. Une position partagée par tous les pays du Champ. Il suffit pour s'en assurer de rappeler les multiples déclarations des responsables algériens dont la dernière en date est celle du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, qui a représenté l'Algérie à la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays du Champ à Niamey. Messahel a, dans son intervention, insisté sur l'unité nationale et l'intégrité territoriale du Mali qui ne se prêtent à aucune négociation ou concession. Il a ensuite fait état de la recherche d'une solution politique négociée entre le gouvernement et la rébellion armée. «Cette recherche doit impliquer, comme une partie de la solution, les populations du Nord et les acteurs qui rejettent le terrorisme et qui ne remettent pas en cause l'intégrité territoriale du Mali». Simplement dit, pour l'Algérie la solution à la crise au Nord- Mali ne peut être que politique et pacifique et sera la résultante d'un dialogue inclusif entre Maliens et notamment entre le gouvernement et la rébellion touarègue. Pour Alger, le retour à la normale passe nécessairement par un retour à la stabilité dans le Sud avec l'installation à Bamako d'une autorité de transition forte, en mesure de constituer un partenaire fiable et crédible permettant la recherche d'une solution politique négociée entre le gouvernement et les groupes armés ouverts au dialogue, qui respectent l'unité nationale du Mali et rejettent le terrorisme. Bamako est en pleine phase de retour à la légalité constitutionnelle avec les consultations en cours en vue de la formation d'un gouvernement d'union nationale, consensuel et représentatif de toutes les forces vives de la nation. En ce qui concerne l'intervention dans la région du nord qui est sous l'emprise des groupes islamistes armés, pour l'Etat algérien une intervention sur le sol malien ne peut se faire qu'après le quitus du Conseil de sécurité de l'ONU et ne devra être chapeauté que par les pays du Champ qui sont les plus concernés par cette crise sahélo-saharienne.