Photo : M. Hacène Par Amel Bouakba Les pénuries d'insuline dont souffrent fréquemment les malades diabétiques, à travers le pays, ne seront plus qu'un mauvais souvenir, dès la concrétisation du projet de partenariat Saidal-Novo Nordisk. C'est du moins, ce qu'assurent les responsables du projet qui visent à atteindre une autosuffisance en insuline d'ici deux ans. Réunis à Copenhague (Danemark) du 28 au 30 août, à l'occasion de la 4e session du comité de pilotage du projet de partenariat, les responsables des deux groupes pharmaceutiques, Saidal et Novo Nordisk, ont qualifié le projet de «bénéfique» pour les deux parties. Dans une déclaration rapportée par l'APS, hier, Boumediene Derkaoui, P-dg du groupe Saidal, a estimé que «ce partenariat vise le transfert de technologie et des connaissances, outre la satisfaction des besoins nationaux en insuline humaine». «L'Algérie va produire de l'insuline de la même qualité que celle produite par les laboratoires danois, avec une capacité pouvant atteindre 5 millions d'unités qui est à même de contribuer à la couverture des besoins nationaux en cette matière», a précisé M. Derkaoui, qui dirige une délégation technique dans la capitale danoise. Il a ajouté que son groupe avait obtenu «une autorisation de production auprès des laboratoires Novo Nordisk qui, pour leur part, assurent l'assistance technique, la formation et le transfert de technologie en Algérie, tandis que Saidal assume les frais du projet qui dépassent 15 millions d'euros». Ce partenariat est soumis à un suivi continu à travers des réunions périodiques prévues dans les deux pays, dont celle de Copenhague, qui prend fin aujourd'hui. Selon lui, «l'usine de Constantine qui assurera la production de l'insuline bénéficie de renouvellement de ses équipements et de la formation de ses techniciens. Il a affirmé que la première gamme d'insuline qui sera commercialisée en 2013 portera la marque de Novo Nordisk en Algérie. «L'usine de Constantine produit actuellement près de 1,3 million d'unités d'insuline, alors que les besoins nationaux en insuline sont de 5 millions d'unités», rappelle-t-on. «L'usine entamera la production de l'insuline humaine en premier lieu puis produira ultérieurement, après une mise en conformité de la production aux normes appliquées au niveau des laboratoires danois et de leurs filières internationales, d'autres produits similaires en forme de stylets», indique-t-on. Ce qui permettra de réduire sensiblement la lourde facture des importations. Le groupe pharmaceutique public prévoit également l'exportation après la satisfaction des besoins nationaux. De son côté, le P-dg de Novo Nordisk Algérie, Jean Paul Digy, a noté que «les investissements de la firme danoise en Algérie étaient parmi les plus importants réalisés dans le monde arabe et en Afrique». Leader mondial dans la production d'insuline, «Novo Nordisk accorde un intérêt particulier au marché algérien», a expliqué M. Digy, rappelant que «le partenariat avec l'Algérie a débuté par l'ouverture de l'usine de Oued Aïssi, à Tizi Ouzou» qui, précise-t-il, est dirigée par des cadres algériens à hauteur de 99% et emploie une centaine de personnes avant de s'étendre au partenariat avec le groupe Saidal et ce, a-t-il souligné, «afin de répondre aux besoins nationaux en insuline». Ainsi, selon lui, «avec l'usine de Oued Aïssi qui produit des comprimés de Metformine utilisés dans le traitement du diabète de type 2, Novo Nordisk couvre entre 60 et 70% du marché national en termes de volume et compte augmenter sa production de 40%». L'Algérie compte quelques trois millions de diabétiques, soit 10% de la population, selon des statistiques de la fédération algérienne des associations des diabétiques. Le diabète est devenu, ces dernières années, un véritable fléau mondial. La Fédération internationale du diabète (FID) tire la sonnette d'alarme sur la progression spectaculaire du diabète. Le nombre de diabétiques dans la région du Moyen- Orient et Afrique du Nord (Mena) est passé de 26 millions en 2010 à 32,8 millions en 2011, selon les statistiques de la FID. Ce chiffre devrait atteindre 59,7 millions de personnes d'ici 2030, soit une augmentation de 83%, selon cette même source. Le nombre de malades dans le monde dépasse 350 millions. La FID prévoit la hausse de ce chiffre à 552 millions d'ici 2030, soit 9,9% de la population mondiale.