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Il y a vraiment le feu !
Publié dans La Tribune le 31 - 08 - 2012

Vingt mille, trente mille ou même cent mille hectares de forêts et de maquis brulés cet été, voire plus, qui dit «mieux» ? Mais qu'importe enfin le vrai seuil du pire ! Déjà, à plus de trente mille hectares, le dantesque sinistre, c'est vraiment Apocalypse now, même si les statistiques disponibles ont établi des records antérieurs. 2012 est un sinistre millésime, mais ce n'est pas le plus tristement célèbre même si l'ampleur de la catastrophe est impressionnante à plus d'un titre. Dans l'évolution temporelle des feux de forêts, le pays a connu le pire du pire. Les années de la géhenne furent bien 1881, 1892, 1894, 1902, 1913, 1919, durant la période coloniale. Avec une mention spéciale de l'affreux pour 1956, 1957 et 1958, trois années tristement célèbres, qui seront dépassées par les années terriblement néfastes de 1983 (221 367 ha) et de la trilogie infernale 1992-1993-1994. Cette dernière année fut vraiment celle du record absolu : avec 271 598 hectares consumés ; elle dépassa largement le triste record des années de colonisation, enregistré en 1956, avec 204 220 hectares ! Dans la chronique des années de braise, l'an 2012, même s'il ne constitue pas un record absolu, a tout de même frappé les imaginations par l'étendue des surfaces parcourues par les feux et la fréquence des incendies. De ce point de vue, il se situe dans la moyenne des années 2000 qui ont connu une hausse exponentielle de la fréquence annuelle des feux, avec
4,1 millions d'hectares de surfaces boisées détruites. Le score absolu, périodes de la colonisation et de l'indépendance comprises, reste celui de 1994, avec un pic vertigineux de 2 322 feux ! Ces méphistophéliques chiffres sont à apprécier par rapport à la moyenne de 1 388 feux par an, enregistrée entre 1980 et 2008, années qui ont connu la fréquence de feux la plus élevée en moyenne depuis la colonisation. En Algérie, le pire n'est pas toujours encore à venir, mais il est toujours à craindre, comme les portes de l'enfer que personne ne veut franchir. Mais comment dès lors expliquer, sur l'échelle de la carbonisation sylvicole, le fait que 645 414 hectares ont été cramés durant la guerre d'Algérie, alors que les années de l'Indépendance ont enregistré l'apocalyptique chiffre de 1 556 807 hectares entre 1963 et 2007 ? D'aucuns argueront du fait que les années de lutte antiterroristes furent particulièrement inflammables. Mais, en fait, le terrorisme, conflit de basse ou de moyenne intensité, selon les périodes, n'est en rien comparable au conflit de haute intensité que fut la guerre d'Algérie. La preuve par les années 1956, 1957 et 1958 qui furent celles de Lucifer et de Dante réunis ! Si le four crématoire de l'été 2012 a singulièrement horrifié les Algériens, il a surtout débridé l'imagination par trop fertile de certains internautes et autres plumitifs de misérable veine. La danse de Saint Guy des uns et le délirium tremens des autres ont en effet enflammé le Web et les colonnes de journaux jamais rassasiés de sensationnel incendiaire. Tels les vrais pyromanes qui jettent délibérément un mégot de clope sur les abords secs des maquis kabyles ou des étendues forestières auressiennes, ces apprentis sorciers ont allumé de véritables incendies politiques. Ils ont ajouté alors de l'huile sur le feu en dépeignant l'ANP sous les traits d'un implacable Néron qui se serait amusé à pratiquer la politique de la terre brûlée, comme l'avait fait, en son temps, l'armée coloniale. Comme si les militaires algériens, dont de très nombreux conscrits, armés de briquets et de boites d'allumettes auraient eu pour seul souci d'asphyxier leurs compatriotes, de faire c… les pompiers et les gardes-forestiers et de mettre le pays à feu et à sang ! Et si tous ces petits Néron de l'ANP avaient notamment incendié le sud de la France, juste pour emmerder François Hollande et l'obliger à faire des gestes significatifs à l'endroit de l'Algérie, afin de réchauffer des relations bilatérales cycliquement refroidies depuis 1962 ? Comme on l'observe, l'ANP en prend pour son grade quand, en réalité, c'est la négligence criminelle ou les pyromanes et la xéricité climatique qui expliquent le départ des feux. En Algérie, comme dans le reste du pourtour méditerranéen, et ailleurs dans le monde, les causes des incendies sont multiples, diverses, imputables tant à l'homme, qu'à la nature ou à la fatalité. On sait depuis toujours que la main de l'homme, volontaire ou pas, est derrière beaucoup de sinistres. Mais on n'ignore pas non plus que la part des feux dont l'origine demeure inconnue est encore importante. Par conséquent, causes naturelles, motifs accidentels, malveillance et raisons non identifiées, éclaireraient, selon les cas, le déclenchement des feux. Cette règle de quatre est valable en tout temps, en tout lieu et pour tout le monde, sauf là où il n'y a que de l'eau, de la neige ou du sable, et encore même en mer des feux sont possibles pour peu qu'il y ait du pétrole et des hommes ! En Algérie, la question ne réside finalement pas dans les moyens ou le savoir-faire des pompiers algériens. Ni d'ailleurs dans la disponibilité ou non d'aéronefs sophistiqués comme le Canadair ou des hélicoptères adaptés. La Protection civile algérienne a des moyens et des ressources humaines en quantité et en qualité. Ces dernières années, par exemple, 5 000 techniciens ont été formés en France pour mieux intervenir. Le problème réside nécessairement dans l'existence d'une double politique de prévention et d'amélioration de la réactivité à l'alerte, surtout dans la rapidité de la première intervention. Encore plus singulièrement, dans l'ouverture de plus de pistes d'accès aux forêts et aux maquis, à laquelle beaucoup de propriétaires de terres limitrophes ou incluses s'opposent systématiquement. La solution est connue. Elle s'appelle réaction, information, sensibilisation, analyse de risque et aménagement du territoire.
N. K.


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