De notre envoyée spéciale à Mostaganem Wafia Sifouane
Pour le 4e jour de la compétition officielle de la 45e édition du festival national de théâtre amateur, le public a pu découvrir deux productions théâtrales présentées à la salle bleue de la maison de la culture Ould Abderrahmane Kaki. Venue de Relizane, la troupe Djil el Dehra Oua Ennawares à présenté vendredi dernier, le spectacle Ghadr Imrâa. Mise en scène par Houria Fellah, la pièce loufoque traite du thème de la fidélité et de la loyauté dans le couple et cela à travers l'histoire d'un homme malade qui commence à douter de la sincérité des sentiments de son épouse. Bouleversé par sa rencontre avec une veuve qui lui a annoncé son mariage trois jours après le décès de son époux, l'homme effaré par la cruauté et la ruse des femmes, monte alors un coup pour piéger sa propre femme. Avec la complicité de son ami, le mari malade fait croire à son épouse à son décès, c'est là que son ami Ramone intervient pour se rapprocher de la veuve. Cette dernière, et sans aucune gêne, n'hésitera pas à faire les yeux doux à l'ami de son époux tandis que le corps de ce dernier n'a pas encore été enterré. Tiré par les cheveux, cette pièce, qui incite à la misogynie en condamnant les femmes par un texte dépourvu d'esthétique et une mise en scène chaotique, a étonné plus d'un part sa médiocrité. Quant à la seconde pièce, elle nous vient de Bordj Menaïl. Elle est interprétée par la coopérative théâtrale Sindjab qui a présenté le spectacle El Hamla. Mise en scène par le jeune et prometteur Rafik Fetmouche, qui, comme son nom l'indique, n'est autre que le fils de Omar Fetmouche, grand homme de théâtre et directeur du théâtre de Béjaïa, cette pièce se penche sur le thème des jeunes au sein de la société. Avec un texte bien corsé, ironique et plus ou moins engagé, la pièce nous raconte l'histoire d'un adolescent qui se retrouve à la rue à l'issue d'une banale dispute familiale. Egaré, l'adolescent fera la rencontre d'une bande de malfrats qui l'inciteront à les rejoindre et multiplier les délits. Pris au piège, ce dernier n'aura nul autre choix que de se plier à la volonté de ses «protecteurs». Hélas, omniprésent, le discours moralisateur a un peu joué en défaveur de la pièce. Conçu et joué par des jeunes, ce spectacle, qui se veut porteur de messages pour la jeunesse, s'est intéressé à d'autres fléaux de la société dont l'émigration clandestine et la malvie de la jeunesse algérienne. Talentueux comédien, Rafik Fetmouche a prouvé qu'il peut assurer la relève au sein de cette troupe fondée par son père. Il lui reste à voler de ses propres ailes et sortir du cocon familial pour une meilleure émancipation artistique.