Le nouveau ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed, aura besoin de beaucoup de temps, de discussions avec ses collaborateurs, de sorties sur le terrain et d'échanges avec les partenaires sociaux et les parents d'élèves pour être bien imprégné de la réalité du terrain dans un secteur qui a pesé lourd sur son prédécesseur, Boubekeur Benbouzid. Invité hier à l'émission «Invité de la rédaction» de la chaîne III de la Radio algérienne, le nouveau premier responsable du département de l'Education nationale a eu des réponses vagues aux questions de la journaliste, pourtant simples et presque générales. Sur la surcharge des classes, il insistera sur le fait que cela est dû à l'arrivée d'une double cohorte d'élèves (5e et 6e années du cycle primaire) en première année secondaire, mais ne s'attardera pas sur les retards accusés dans la réalisation des établissements devant les accueillir. Au problème de surcharge des classes, du cartable trop lourd, du manque de transport scolaire, il dira que ses services tenteront de trouver des solutions. La priorité pour le nouveau ministre, affirmera-t-il, réside dans l'amélioration de la qualité de l'enseignement. Pour ce faire, poursuivra-t-il, il compte principalement sur les enseignants car ces derniers ont eu des augmentations de salaires assez importantes et qu'ils peuvent remplir leur mission dans de bonnes conditions. «Je pense que nos enseignants ont eu droit à des augmentations de salaires importantes», a-t-il dit. Des propos qui ne manqueront pas de susciter une certaine colère chez les enseignants auxquels il est presque demandé de «travailler plus pour gagner plus». Pour améliorer la qualité de l'enseignement, le nouveau ministre affirme espérer également une contribution efficace des parents d'élèves pour sensibiliser leurs enfants. L'enseignement de qualité devient donc une affaire des enseignants et des parents. C'est à se demander où est donc le rôle du ministère et de ses différentes structures. Par ailleurs, a affirmé le remplaçant de Boubekeur Benbouzid, «je suis prêt à mettre sur la table tous les dossiers qui ont abouti et ceux qui ne le sont pas encore. Je vais travailler avec les enseignants, les inspecteurs, les sections syndicales et les parents d'élèves». L'objectif premier étant de faire un bilan complet de la réforme du système éducatif mise en œuvre en 2003. «Nous allons faire ce bilan très prochainement.» Un bilan réclamé par les syndicats autonomes du secteur qui menacent de reprendre la protestation, à partir du mois d'octobre prochain, si ce nouveau ministre ne fait pas montre d'écoute et d'attention à leur égard. Par ailleurs, interrogé sur l'encadrement pédagogique qui enregistre un déficit important dans certaines matières, Abdelatif Baba Ahmed avancera un chiffre de 18 500 postes ouverts par concours et 10 800 destinés aux sortants de l'ENS. Ce qui fait un total de 19 300 postes, ajoutés à ceux existants et qui sont au nombre de 413 000 à travers le pays. K. M.