Le nouveau ministre de l'Education, Abdelatif Baba Ahmed, a promis d'évaluer prochainement les réformes introduites dans son secteur et faire un bilan pour déterminer les failles ayant engendré des problèmes. Lors de sa première sortie médiatique, le ministre a, en effet, déclaré sur les ondes de la Radio nationale, qu'«un bilan sera fait pour voir ce qui a été appliqué, ce qui a permis d'améliorer la qualité de l'enseignement et ce qui a engendré des problèmes». Ajoutant : «Cette réforme doit faire l'objet d'une analyse approfondie et d'une évaluation objective pour y apporter les correctifs nécessaires, car il serait difficile de remettre en cause, totalement, une réforme qui a une existence d'environ une quinzaine d'années.» Les syndicats autonomes ont, pour rappel, appelé à maintes fois à l'évaluation de la réforme de l'éducation nationale qui a été, selon eux, «un échec total». Enchaînant sur le même contexte de la qualité de l'enseignement, M. Baba Ahmed a précisé : «L'amélioration de la qualité de l'enseignement est l'une des priorités de son secteur.» Il devra se faire, selon lui, «à travers des actions impliquant l'ensemble des acteurs concernés». Toutefois, il déclare qu' «actuellement, les chiffres sont éloquents et, devant les insuffisances que nous connaissons, l'amélioration de la qualité (de l'enseignement) figure parmi nos priorités». Il a estimé que cette qualité, qui concerne 9 millions de personnes composant la famille de l'éducation, est «d'un apport positif pour améliorer non seulement les résultats par les chiffres, mais, également, la performance dans la formation de nos jeunes écoliers». Parmi les actions envisagées pour l'amélioration de la qualité de l'enseignement, il a cité, notamment «l'effort supplémentaire que doit fournir l'enseignant, les moyens à mettre en place par la tutelle, la formation des formateurs et l'implication des parents d'élèves». Privilégier le dialogue ouvert avec les syndicats Interrogé sur la surcharge des classes, le ministre a attribué ce problème à plusieurs facteurs, citant, particulièrement, l'arrivée de deux cohortes d'élèves, à savoir ceux ayant achevé le cycle moyen de l'ancien système et ceux du nouveau système, ainsi que le non-achèvement de projets de construction de lycées. «Nous avons recensé une dizaine de wilayas qui accusent une surcharge dans certains établissements scolaires. Pour y faire face, il y a des solutions immédiates qui sont étudiées au cas par cas au niveau de chaque wilaya», a-t-il précisé. Pour régler ce problème, le ministre de l'Education a évoqué la possibilité de dégager des salles supplémentaires et l'utilisation de certains établissements, comme les CEM, «pouvant éventuellement recevoir deux ou trois classes pour compléter les structures d'accueil au niveau des lycées». Baba Ahmed a annoncé que les walis seront appelés à apporter leur aide pour rattraper les retards accusés dans la réalisation d'établissements scolaires. Abordant le manque d'enseignants dans certaines régions du pays, il a indiqué que pour cette année, «il y a plus de 16 500 postes ouverts pour le concours externe, auxquels s'ajoutent les 2800 enseignants venant des Ecoles nationales supérieures (ENS), soit un total d'environ 19 000 nouvelles recrues qui renforceront le corps actuel estimé à 413 000 enseignants». Parmi les actions que nous sommes en train d'entreprendre, a-t-il fait savoir, «l'instauration de l'égalité des chances entre les différents établissements pour essayer de lever les disparités qui peuvent exister çà et là, dans la mesure où certaines spécialités de l'enseignement accusent des déficits plus que d'autres». Concernant le rapport avec les syndicats, le ministre s'est dit prêt à privilégier la voie du dialogue et de la concertation pour «traiter tous les dossiers qui n'ont pas encore trouvé de solutions». Il a estimé, à ce propos, qu'«une grande partie des revendications socioprofessionnelles a été satisfaite alors que le reste sera examiné avec les syndicats concernés, tout en procédant par ordre de priorité».