Le MSP, membre de l'Alliance de l'Algérie Verte (AAV)-islamiste- prendra part aux prochaines élections pour le renouvellement des assemblées élues locales (APC et APW). Le président du parti, Bouguerra Soltani, en l'occurrence, qui a confirmé à demi-mots la décision, hier, l'a assortie d'une seule condition, que toutes les garanties soient réunies pour leur transparence. Il a, toutefois, menacé de se retirer au cas où sont remarqués des dépassements et des anomalies concernant aussi bien la préparation que le déroulement du scrutin. En marge d'une réunion organique de sa formation politique qui s'est tenue à huis clos, à Bouhadjar (El Tarf), M. Soltani a précisé, à ce propos, que la plus importante garantie, pour le MSP, demeure la remise des listes électorales aux partis pour une réelle transparence du scrutin . Cette exigence vient se greffer à un précédent appel du mouvement de Bouguerra Soltani à la révision de la loi électorale, à l'origine de plusieurs dysfonctionnements, qu'il a associé à l'annonce d'une initiative politique commune avec les partis portant la même vision politique que le MSP autour des questions liées aux élections. Alors que le parti de Djaballah et de Menasra décident de boycotter le prochain scrutin, le MSP, auquel l'adage «Chat échaudé craint l'eau froide» s'applique parfaitement, préfère agir différemment. Sa démarche vise à réclamer les conditions optimales pour une participation aux prochaines élections dont les résultats seraient autrement plus avantageux que ceux des législatives. Car, le mouvement qui avait présenté des listes communes avec des partis de même obédience, Nahda et El Islah, a enregistré un recul par rapport aux précédentes élections. Moins de 60 sièges pour les trois partis réunis : une piètre prestation qu'on a tenté d'expliquer par la fraude. Au MSP, on a aussi réagi par des mesures de protestation, à l'instar du boycott des structures de la nouvelle Assemblée nationale et de décliner l'offre de participation au gouvernement. Seulement voilà, une deuxième scission de ses rangs, suite à la création du parti de Ghoul, vient rappeler à sa direction sa fragilité organique. Le MSP n'aura pas un meilleur choix que de participer à des élections qui verront l'entrée du nouveau parti qui lorgne du côté de sa base militante. C'est à cette dure réalité qu'a dû s'astreindre Soltani. D'où la décision de laisser toute latitude aux bureaux de wilaya du MSP pour établir les listes des candidats et contracter les alliances qu'ils jugent nécessaires pour la victoire du parti, en soulignant que la centrale du parti n'interviendrait qu'en cas de conflit au niveau local pour la confection des listes électorales ou en cas de tout dépassement pouvant entraver le travail entrepris à la base. En affirmant, que le projet de l'Alliance de l'Algérie verte était toujours d'actualité, le président du MSP semble avoir tranché, en outre, la question des listes communes avec les deux autres partis islamistes susmentionnés, qui avait suscité débat aussi bien au sein des instances dirigeantes que de la base militante du parti, en émettant des doutes sur la nécessité de s'allier à des parti, au poids politique largement contestable. Considérant, par ailleurs, que la crise algérienne est politique, le leader du MSP a estimé que le nouveau gouvernement aurait dû avoir une coloration politique et non technocratique pour pouvoir traiter en profondeur cette crise. Cela n'empêche qu'il appelle le nouveau gouvernement à réunir toutes les conditions nécessaires à une rentrée sociale stable et au traitement des questions en suspens. A. R.