Photo : Riad Par Samira Imadalou Dans le dernier Conseil des ministres, l'accent a été mis entre autre sur le renforcement de l'Etat de droit. Ce qui passe forcément par le rétablissement de la légalité. Une légalité qui a énormément perdu de sa place au cours de ces dernières années. L'illégal a fini en effet par tisser ses tentacules particulièrement dans la sphère économique dominée par le commerce comme le montrent les résultats de la première phase du recensement économique. Il n'y a pas un secteur qui échappe à ce phénomène ravageur qui représente selon les estimations faites à ce jour 40% du PIB. Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a d'ailleurs évalué lors de ses sorties médiatiques les transactions informelles à 156 milliards de dinars en 2011. Cela pour dire que les fraudeurs sévissent réellement sur le terrain que ce soit sur le marché national ou à l'importation.Mais combien sont-ils réellement à intervenir sur le terrain de l'économie parallèle ? En réponse à cette question, le ministre Benbada avait parlé de la nécessité de définir clairement ce phénomène avant d'arrêter un programme d'action. C'était en mars dernier à l'occasion d'un colloque international auquel avait pris part le spécialiste péruvien en informel, Hernando De Soto. Lequel avait conditionné la lutte contre l'informel par sa formalisation dans le cadre d'un Etat de droit. Un Etat de droit que le plan d'action du gouvernement Sellal recommande de renforcer. Ce sera là l'une des missions principales qu'aura à assurer le nouveau gouvernement. Mais, a-t-on effectué la phase nécessaire à cet effet à savoir la définition de l'économie souterraine. Benbada avait noté justement à ce sujet qu'il s'agit d'une opération (ndlr définition) de longue haleine. Et ce d'autant qu'il n'y a pas eu d'études sur ce dossier. C'est l'aveu même du ministre. Cependant, cette lacune n'a pas empêché le gouvernement de lancer cette rude bataille contre l'informel à travers notamment la création des marchés de proximité et la réhabilitation des marchés publics. Est-ce réellement suffisant pour un pays qui cherche à faire démarrer l'économie productive. Certes, la réhabilitation de ces marchés et l'intégration dans les programmes futurs de logements la réalisation de nouvelles structures commerciales à travers un programme d'urbanisme commercial s'impose. Mais, la lutte conte les activités illégales nécessite d'autres mesures plus solides pour encourager la conversion vers le légal, la créativité et l'innovation. L'idéal serait comme l'ont souligné les experts de simplifier les procédures de création d'entreprises pour améliorer le climat des affaires mais surtout de valoriser le capital humain sachant que la déperdition scolaire ne fait qu'alimenter l'informel. Les barons de ce circuit font en effet appel à des jeunes à niveaux scolaires limités pour animer leurs activités. Sur ces axes, que ce soit le climat des affaires ou la formation des jeunes générations, le gouvernement Sellal a beaucoup à faire. Les grands axes du plan arrêté qui sera présenté ce mardi devant les députés sont connus. Il s'agit de la bonne gouvernance, la réhabilitation et renforcement du service public et la relance de l'économie et la résorption des fléaux qui rongent la société algérienne. Les moyens seront-ils à la hauteur de ces défis ?