La tension entre la Chine et le Japon continue d'alimenter la chronique régionale, notamment après l'intrusion d'un troisième acteur (Taïwan) dans cette crise diplomatique, qui a été déclenchée par Tokyo suite à son acquisition des îles contestées de Senkaku-Diaoyu. Hier, le ministre chinois des Affaires étrangères, Yang Jiechi, a réaffirmé la souveraineté de son pays sur ces îles, situées en mer de Chine orientale, a rapporté l'agence officielle Chine Nouvelle. Le chef de la diplomatie chinoise a souligné le caractère «sacré» de ces îles, que le Japon a achetées à leurs propriétaires japonais pour environ 26 millions d'euros. Yang a réitéré, en fait, la «position solennelle sur la question des îles Diaoyu, qui font partie du territoire sacré de la Chine depuis des temps anciens», a précisé Chine Nouvelle. «L'action du Japon est une violation flagrante de l'intégrité territoriale chinoise et de sa souveraineté, un déni criant de l'issue de la guerre contre le fascisme et un grave défi pour l'ordre international d'après-guerre», a-t-il ajouté, à l'issue de sa rencontre avec son homologue japonais, en marge de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies, à New York (Etats-Unis), a rapporté Reuters. L'atmosphère des discussions était «sérieuse», et les deux parties ont reconnu qu'il était dans leur intérêt mutuel de renforcer leurs liens, a estimé Sato Masaru, adjoint à la presse au ministère des Affaires étrangères japonais. Selon Masaru, le chef de la diplomatie japonaise Koichiro Gemba a exhorté Pékin à la retenue, rappelant les dommages causés par les manifestations contre les entreprises japonaises en Chine. Il a souligné qu'aucune forme de violence n'était tolérable, a repris l'agence Associated Press (AP). «Le Premier ministre japonais, Yoshihiko Noda, a estimé qu'il était important d'éviter que ce contentieux ait des conséquences négatives et que les communications devaient se poursuivre à tous les niveaux», a indiqué l'agence de presse japonaise Jiji, citée par Reuters. Hier matin, les navires de patrouille chinois ont quitté la région des îles Senkaku-Diaoyu, a affirmé la marine japonaise, a rapporté la radio moscovite, «La voie de la Russie», sur son site Internet. Mais la Chine a expliqué ce retrait par l'approche d'une tempête tropicale. Mardi, la crise sino-japonaise s'est aggravée après l'intrusion de Taïwan, qui revendique aussi sa souveraineté sur ces îles contestées. Taïwan a envoyé en fait entre huit et douze navires des gardes-côtes, ainsi que quarante bateaux de pêche, qui ont franchi la limité des eaux territoriales japonaises. La marine japonaise a dû repousser les pêcheurs taïwanais à coup de jet d'eau. Quant à la Chine, Pékin a mis en service actif son premier porte-avions, qu'elle a acquis auprès de son allié objectif la Russie. Les autorités japonaises veulent éviter tout clash militaire dans la zone, qui risque de provoquer une véritable guerre qui aura des conséquences plus que désastreuses sur le monde entier. Pour rappel, la Chine et le Japon sont parmi les cinq premières puissances économiques mondiales, ce qui explique les inquiétudes soulevées par leur partenaire commercial, les Etats-Unis, qui consent d'importants efforts pour apaiser les tensions autour de ces îles de la discorde. L. M./Agences.